« Bravo pour votre combat. Vous savez que j’en suis très proche » a dit le ministre de l’Intérieur à la directrice d’un groupe féministe identitaire qui ne veut lutter contre les violences sexuelles que lorsque l’agresseur est un immigré.
La déclaration d’amour de Bruno Retailleau au collectif identitaire d’extrême droite Némésis aurait pu passer complètement inaperçue. Mais la directrice de ce collectif, Alice Cordier, qui se prétend féministe uniquement quand elle veut attribuer la responsabilité des violences sexuelles aux étrangers, a fièrement posté l’intervention du Ministre de l’Intérieur sur les réseaux sociaux.
Alors qu’elle lui demandait de dissoudre le groupe « La Jeune Garde antifasciste », mardi 21 janvier lors d’une réunion du «centre de réflexion sur la sécurité intérieure », le Ministre a affiché une nette connivence : « Némésis. Je voulais féliciter la jeune dame que j’ai vu là. Bravo pour votre combat. Vous savez que j’en suis très proche »… avant de s’engager à répondre favorablement à sa demande.
La directrice de Némésis s’est, le lendemain, lancée dans un prêche victimaire et fier, sur le réseau social X : « Après des années d’humiliations, de comptes bancaires qui sautent, de réseaux sociaux censurés, de violences par des militants d’extrême gauche, d’articles à charge… Après tout ça, j’ai été félicitée par notre ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Immense fierté » a-t-elle écrit en commentaire de la video.
Missions du ministre
En affichant cette connivence avec un groupe d’extrême droite, le ministre de l’Intérieur est loin des missions qui sont les siennes. Il est supposé mettre en place des actions et des moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Et ces violences ne sont pas le seul fait des étrangers.
Manifestement embarrassé, l’entourage du ministre a d’abord refusé de répondre aux journalistes puis « Je ne pense pas que le ministre connaisse la dirigeante de Némésis, Alice Cordier, et je ne suis pas sûr qu’il sache exactement ce qu’est Némésis », a ensuite déclaré un proche du ministre auprès de BFMTV.
Puis Alice Codier a pu largement s’exprimer et poursuivre la désinformation dans des médias proches de l’extrême droite comme CNews où elle est aussi chroniqueuse.
Désinformation d’extrême droite
Le fonds de commerce de Némésis est la haine des immigrés. La municipalité de Besançon a récemment porté plainte contre le collectif Némésis pour avoir perturbé la cérémonie des vœux de la maire écologiste Anne Vignot. Deux militantes auraient déployé une banderole proclamant « Violeurs étrangers bienvenus » puis distribué des tracts avec une image d’Anne Vignot, son nom, et le texte : « Soutien aux violeurs étrangers » avant de scander « Vignot complice ». En avril, à Besançon elles avaient brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire les mots d’ordre de Nemesis : « Violeurs étrangers dehors » ou « Libérez-nous de l’immigration ».
Proche d’Eric Zemmour, le collectif parle souvent de « remigration » (expulsion massive d’étrangers ou de gens issus de l’immigration) et s’immice dans les manifestations féministes pour fausser le message de ces manifestations. La désinformation qu’elle propage est de plus en plus relayée par des médias d’extrême droite… et, cette fois-ci par un membre du gouvernement.