Le président invite des chercheurs hommes pour l’aider à capter la société. Il retient peu sur l’écologie mais s’empare du mot « décivilisation »… Un concept qui ressemble à une conséquence de la virilité toxique.
Alors que le terme « décivilisation » employé par le président de la République fait polémique, un article du Monde indique que ce terme aurait surgit lors d’un « déjeuner confidentiel à l’Elysée. »
Et le quotidien raconte en détail les « confidences » faites au président de la République par quatre chercheurs.
Il s’agissait pour Emmanuel Macron de s’appuyer sur ces « capteurs » pour mieux appréhender l’avenir. Au menu des échanges : « Société, consommation, modes de vie ».
Autour de la table : Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, et le journaliste Jean-Laurent Cassely, coauteurs de La France sous nos yeux. (Seuil, 2021) (en haut sur la photo), Philippe Moati, professeur d’économie et cofondateur de l’Observatoire Société & Consommation, et Jean Viard, directeur de recherches CNRS au Cevipof.
A cet aréopage s’ajoutent Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, et le conseiller spécial à la communication d’Emmanuel Macron, Frédéric Michel.
Sept hommes autour de la table pour aider le président de la République à capter « les transformations de la société », ça ne semble choquer personne ou pas grand monde. Une captation à moitié… ou nulle. Il ne faut peut-être pas regretter l’absence de femmes autour de la table tant le président de la République semble se montrer sourd aux conseils des chercheurs selon l’article du Monde.
Sur les questions écologiques, « entre les asperges et le turbot », le président ne semble pas capter l’urgence d’un changement de paradigme et d’une « rupture de civilisation ». Il semble sourd aux appels des chercheurs à élaborer un discours, et une politique, qui rendent la transition écologique désirable. Et ferme la porte comme le rapporte Le Monde : « ‘Avec l’industrie verte, on a posé des jalons’, répond le chef de l’Etat, qui préfère parler d’’écologie de progrès’ ».
Puis écrit le quotidien, Philippe Moati suggère « au président de la République de freiner les sirènes de la consommation : réguler la publicité, encourager les entreprises vers des modèles moins dépendants des quantités… » mais il ne semble pas trouver d’écoute. Et Jean Viard ne croit pas que la consultation présidentielle ‘ changera fondamentalement les choses : les gens qui nous gouvernent ne connaissent pas la société…’
Le seul point que le président semble avoir repris à son compte est « le terme prisé par la droite et l’extrême droite, exigeant de son gouvernement qu’il soit ‘intraitable sur le fond’ face à ‘ce processus de décivilisation’ ».
Et personne pour dire au Président que la « décivilisation » dont il parle ressemble beaucoup à de la virilité toxique. Cette virilité qui coûte tant à la société comme l’a montré Lucile Peytavin dans son ouvrage « Le coût de la virilité » (ed. A. Carrière. 2021). Elle montre aussi que si on éduquait les hommes comme on éduque les femmes – altruisme versus domination – on parlerait plus de progrès de civilisation que de « décivilisation ». Mais pour cela il faudrait écouter les féministes…
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