Les Français ont un niveau de compétence en compréhension de texte et en mathématiques bien inférieur à la moyenne des autres pays riches, observe l’OCDE. L’influence de l’origine sociale se fait particulièrement sentir.
Mauvaise note pour la France. L’OCDE, organisation économique des pays riches a publié mardi 8 octobre les résultats de sa première « Évaluation des compétences des adultes (PIAAC) », menée auprès des 16-65 ans dans 24 pays. Étude dans laquelle les Français obtiennent des scores médiocres dans les trois domaines d’évaluation – compréhension de l’écrit (ou littératie), compréhension mathématique (ou numératie) et technologique1.
La proportion d’adultes français ne dépassant pas le niveau 1 en littératie « est l’une des plus importantes des pays participants » : 21,6 %, contre 15,5 % en moyenne dans les pays participants. En numératie, ils sont 28 % à ne pas dépasser le niveau 1, contre 19 %, en moyenne.
Le tableau de cette « incompétence » française n’est toutefois pas monolithique.
Ascenseur social en panne
Le principal point négatif, déjà observé dans différentes études relatives aux niveaux scolaires, montre que le degré de compétences est fortement corrélé au niveau social. La preuve, une fois encore, de l’incapacité de l’école à assurer un rôle d’ascenseur social : « la performance globalement faible de la France par rapport aux autres pays participants est liée aux résultats obtenus par les individus dont aucun des parents n’a fait d’études supérieures : les résultats des Français dont au moins un des parents a fait des études supérieures se situent dans la moyenne », note l’OCDE.
Par ailleurs, les résultats reflètent les difficultés des personnes immigrées. En France, « les différences de compétence en littératie entre les individus nés en France et ceux nés à l’étranger sont plus marquées que dans la moyenne ». Et après 5 ans passés dans le pays les progrès restent limités. Pour l’OCDE, « ce constat souligne l’importance des politiques de formation visant à aider l’intégration des immigrés dans la vie économique et sociale du pays. »
Égalité des sexes et meilleurs scores chez les jeunes
Deux observations positives pour la France ressortent tout de même de cette enquête.
Globalement, elle montre que « la variation des compétences entre les sexes est négligeable », en numératie comme en littératie. Et c’est sur ce seul aspect genré que la France fait figure de bonne élève : « les différences de compétence entre les sexes sont du même ordre de grandeur que la moyenne, voire inférieures ».
A 15 ans, les filles sont meilleurs que les garçons en lecture, relevait la dernière enquête PISA (l’équivalent scolaire du PIAAC) de l’OCDE. Mais en CM1 (autour de 10 ans) une autre enquête récente ne relevait pas de différence.
A noter enfin que ce sont les plus âgés qui plombent les résultats français, les mauvais scores « étant en bonne partie imputables aux résultats des 45-65 ans ». Même s’ils restent inférieurs à la moyenne, les scores des 16-44 ans en sont plus proches.
1 Le PIAAC mesure les compétences des adultes âgés de 16 à 65 ans dans les domaines suivants :
• littératie – la capacité de comprendre et de réagir de façon appropriée aux textes écrits ;
• numératie – la capacité d’utiliser des concepts numériques et mathématiques ;
• résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique – la capacité d’accéder à des informations trouvées, transformées et communiquées dans des environnements numériques, de les interpréter et de les analyser.
En France, 7 000 adultes ont été interrogés entre septembre et novembre 2012