La Papouasie Nouvelle-Guinée, enfin, abroge le délit de sorcellerie. Mais le pays choisit la peine de mort pour répondre aux violences contre les femmes. Une option dénoncée par les groupes de défense des droits humains.
En début d’année, suite au viol collectif de Delhi, le gouvernement indien a choisi de répondre par une extension de la peine de mort. Un rapport d’expert déconseillait pourtant ce recours à la peine capitale (Voir : Viol : la mauvaise réponse du gouvernement indien).
C’est au tour de la Papouasie Nouvelle-Guinée de choisir cette voie dangereuse. Depuis plusieurs mois, le pays était sous le feu des critiques pour son impuissance à lutter contre les violences envers les femmes, et pour l’existence d’une législation qui condamne la sorcellerie. Plusieurs cas de meurtres brutaux de femmes accusées d’être des sorcières ont récemment secoué ce pays du Pacifique.
En réaction, le Parlement vient de retirer la notion de sorcellerie du code pénal. Une décision saluée par les organisations de défense des Droits humains. Pour autant comme l’Inde, il a choisi de renforcer l’échelle des peines en punissant de la peine de mort le viol ou les meurtres de prétendues sorcières.
« L’abrogation de la loi sur la sorcellerie était attendue de longue date, et est une réponse à l’indignation nationale et mondiale face aux violences contre les femmes commises en son nom. Mais nous sommes horrifiés que le gouvernement cherche à mettre fin à une forme de violence en exerçant une violence d’État », réagit Isabelle Arradon, responsable d’Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.
La peine de mort est légale en Papouasie Nouvelle-Guinée, mais aucune exécution n’a eu lieu depuis l’indépendance du pays en 1954. Au début du mois, le gouvernement a annoncé son intention de relancer les exécutions.