Dans une chronique de deux minutes, l’écrivaine Eliette Abécassis empile tous les clichés possibles sur la virilité et le football féminin.
« Affligeant et sexiste », y a-t-il d’autres mots que ceux choisis par Julia Tissier, de Cheek Magazine, pour qualifier la chronique d’Eliette Abécassis, lundi 27 juin sur France Inter ?
D’aucun.e.s invoqueront bien sûr le « second degré ». Mais si c’est une caricature, elle provoque le malaise tant, en deux minutes, l’écrivaine, agrégée de philosophie, empile tous les clichés possibles, sur les hommes comme sur les femmes.
Les premiers étant, bien qu’incapables d’acheter du papier toilette ou de connaître le nom de la maîtresse de leur enfant, de plus en plus privés de leur virilité. Heureusement le football est pour eux, c’est le credo de cette chronique, « la valeur refuge de la masculinité » : « C’est réservé aux hommes, aux vrais, c’est le lieu où ils peuvent être ensemble, entre mecs, avec leur langage qu’eux seuls comprennent. »
Car dans la chronique d’Eliette Abeccassis, le football au féminin n’est pas digne de ce nom. « Qui connaît la composition de l’équipe féminine de foot, ou même le nom d’une seule joueuse ? », interroge l’écrivaine.
Pas une personne parmi les plus de 4 millions de téléspectateurs/trices qui ont regardé le quart de finale de Coupe du Monde France/Allemagne en 2015, ou les 3 millions qui ont vu la victoire des Lyonnaises en Ligue des Champions il y a un mois ?
Et Eliette Abeccassis de poursuivre : « D’ailleurs, qui va aux matchs de foot féminin ? Ce ne sont pas les hommes, ce ne sont pas les femmes non plus. » Rires gras dans le studio de France Inter. Quand seulement 6% des sujets sur le sport dans les JT sont consacrés aux sportives, le mépris du sport féminin reste une valeur sûre.
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