Elle a été deux fois présidente du Chili, première présidente de l’ONU-femmes… Michelle Bachelet devient Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme dans un climat tendu.
Début septembre, Michelle Bachelet succédera au Jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein, au poste de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a soumis son nom aux 193 Etats membres de l’organisation mercredi 8 août et ils l’ont approuvé.
L’ancienne présidente chilienne qui a terminé un second mandat à la tête du pays (le premier était de 2006 à 2010) en mars dernier a déjà exercé des responsabilités au sein de l’ONG puisqu’elle a pris la tête de l’ONU-femmes dès sa création en 2010
Voir Michelle Bachelet, voix des femmes à l’ONU
Et quelques temps après cette nomination, lors d’une rencontre à l’Assemblée Nationale, elle mesurait l’ampleur des inégalités partout dans le monde et martelait : « l’égalité ne peut passer que par la visibilité »
Voir : Michelle Bachelet, “brutalement réaliste” pour l’égalité
Michelle Bachelet a bataillé notamment pour améliorer la protection sociale partout dans le monde dans le cadre de travaux menés à la demande de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Voir Michelle Bachelet : créer une protection sociale mondiale et La protection sociale, “pièce manquante” de la mondialisation
En 2014, elle a à nouveau été élue présidente du Chili et c’est une femme, Isabel Allende, présidente du Sénat, qui lui a remis l’écharpe présidentielle. Une image rare tant sont rares les femmes à ces niveaux de pouvoir !
Voir Bachelet/Allende, femmes au pouvoir au Chili
Michelle Bachelet avait alors nommé le gouvernement le plus féminisé de l’histoire du Chili (9 femmes sur 23 ministres) mais cette visibilité ne résolvait pas tout. Les élu.e.s ont dû longuement batailler pour obtenir le droit à l’avortement
Voir : Avortement : le Chili quitte le “groupe de la honte”
L’ex-présidente a aussi, durant ce second mandat, réussi à faire adopter le mariage homosexuel dans un pays réputé très conservateur.
Au poste de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, elle devra utiliser tous ses talents de diplomate pour recoller les morceaux avec des pays contre lesquels son prédécesseur s’était emporté… Mais sans transiger sur les valeurs défendues par l’ONU.
Zeid Ra’ad al-Hussein s’en était pris aux populistes, Viktor Orban, notamment, le premier ministre hongrois qu’il avait qualifié de « raciste » ou encore le président des Etats-Unis, Donald Trump, qualifié, lui, de « danger pour l’humanité ». L’ex- Haut Commissaire appréciait assez peu le comportement de Trump avec les médias… Les Etats-Unis ont d’ailleurs quitté le Conseil des droits de l’Homme en juin.