Une nouvelle fois, des femmes sont aux avant-postes pour dénoncer et faire plier ceux qui financent les énergies fossiles au détriment des énergies renouvelables et de la planète.
Mardi 16 mai dernier, à la veille de l’Assemblée Générale (AG) de la banque Crédit Agricole SA, Gretha Thunberg a rejoint l’appel du groupe de militant.es demandant au directeur général de la banque, Philippe Brassac, « d’arrêter immédiatement de financer les nouveaux projets de pétrole, gaz et de charbon qui détruisent notre planète. »
La militante suédoise rejoignait ainsi la Française Camille Etienne, l’Ougandaise Hilda Nakabuye qui avait fait le déplacement jusqu’à Paris et Patience (Ouganda). La pétition, portée par les quatre jeunes femmes, signée en quelques heures par près de 75000 personnes, reproche à l’établissement bancaire son soutien à Total Energies, qui développe Eacop (East African Crude Oil Pipeline), le plus long oléoduc chauffé au monde (1.500 km en Ouganda et en Tanzanie.)
Sur place, la militante ougandaise Hilda Nakabuye a pu discuter avec Philippe Brassac pour lui dire la « destruction et de la dévastation » qu’allait provoquer Eacop.
Les militant.es présent.es lui ont aussi demandé de voter, en tant qu’actionnaire, contre la stratégie climat de Total Energies et contre le renouvellement des administrateurs lors de l’AG du groupe pétrolier, qui aura lieu le 26 mai.
Le directeur général aurait déclaré : « J’ai espoir que nous puissions trouver la bonne issue pour le climat, pour l’Ouganda ».
Un communiqué commun de l’ONG Avaaz, 350.org et du groupe StopTotal explique : « Malgré ses promesses d’alignement sur les objectifs climatiques, le Crédit Agricole reste le principal bailleur de fonds de TotalEnergies avec plus de 9,6 milliards d’investissements dans l’entreprise depuis la signature de l’accord de Paris. Pire encore, Amundi, l’une de ses principales filiales, est l’actionnaire majoritaire de TotalEnergies en Europe. Nous demandons au Crédit Agricole, deuxième banque française, et à sa filiale Amundi de cesser de soutenir le méga-pollueur Total et l’EACOP, son oléoduc destructeur en Afrique de l’Est. »
Ce n’est pas la première fois que ce funeste projet et les choix des banques sont dénoncés par des défenseur.es du climat. Et les femmes, venant de tous les continents, sont souvent en première ligne dans la bataille.
En janvier dernier, les jeunes femmes qui se sont rendues à l’AG du Crédit agricole, s’invitaient au Forum économique mondial de Davos pour défier les dirigeants du gaz et du pétrole (Lire : elles défient les PDG du gaz et du pétrole).
En février dernier, alors que Total Energies annonçait des profits records liés à sa stratégie d’expansion pétrolière et gazière, cinq lauréates du Prix Goldman pour l’environnement, aussi appelé « Nobel de l’écologie », interpellaient à nouveau les institutions financières (lire : Nouvel appel à cesser d’investir dans la destruction de la planète : ). En février dernier toujours, trois dirigeantes d’ONG assignaient en justice la BNP Paribas, financeur mondial des énergies fossiles (Lire : elles assignent en justice une banque).
En mai dernier, un collectif de grand.es scientifiques publiait une tribune dans Le Monde : « Nous, scientifiques et experts, appelons les actionnaires de TotalEnergies à voter contre la stratégie climat de la firme ».
Lire aussi dans Les Nouvelles News
Jane Fonda menottée, machos (re)lâchés. Et le climat ?
Les aînées suisses pour le Climat devant la CEDH. Historique !
Ces activistes qui affrontent de puissants climatosceptiques,
SHE Changes Climate, pour que les femmes négocient l’avenir de la planète,
Un front écoféministe pour l’égalité des retraites, du travail et pour la planète
40 heures de garde à vue pour une alerte climat pacifique,
La maison brûle, le mouvement de Greta Thunberg regarde le monde en face
Davos 2023 : Greta Thunberg et ses amies défient les PDG du gaz et du pétrole,
AU GUARDIAN, ANNA BATESON COUPE LA PUB POUR LES ÉNERGIES FOSSILES
SHE CHANGES CLIMATE, POUR QUE LES FEMMES NÉGOCIENT L’AVENIR DE LA PLANÈTE