Le ministère de la Culture a mis en place un comité ministériel pour l’égalité des femmes et des hommes dans le domaine de la culture et des médias. Mais l’heure n’est encore qu’aux constats.
Le ministère de la Culture promet plus d’égalité dans le monde du spectacle. Vendredi 1er mars, la ministre Aurélie Filipetti a réuni pour la première fois le comité ministériel pour l’égalité des femmes et des hommes dans le domaine de la culture et des médias. Elle a également indiqué avoir écrit à 270 dirigeants d’institutions culturelles dans le domaine du spectacle vivant, « les invitant à inverser la tendance tant dans les choix de programmation que dans l’accès aux moyens de production ».
En juin 2012, à l’initiative de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), des artistes de tous horizons dénonçaient la suprématie masculine dans le monde du spectacle vivant. Relevant par exemple qu’en 2011, 81,5% des postes dirigeants de l’administration culturelle étaient occupés par des hommes ; 85% des centres dramatiques nationaux dirigés par des hommes ; 85% également des textes joués écrits par des hommes (Voir : Les femmes aussi veulent faire le spectacle).
C’est un constat similaire qu’on retrouve dans le premier état des lieux dressé par l’Observatoire de l’égalité pour le comité ministériel : « Quel que soit le type de structure, un accès limité des femmes aux plus hautes responsabilités » ; dans la programmation artistique, « des femmes largement minoritaires ». Le rapport souligne aussi, par exemple, que les rares structures dirigées par des femmes « reçoivent des subventions plus faibles que celles dirigées par des hommes (2418k€ pour celles dirigées par des femmes contre 2918k€ pour celles dirigées par des hommes). »
Et les actes ?
Pour autant, on continue là de s’en tenir au constat. A l’issue du comité interministériel aux droits des femmes, en novembre dernier, les annonces apparaissaient plus concrètes. Il y était annoncé que le ministère de la Culture « recherchera la parité dans les nominations des dirigeants des établissements publics culturels » et qu’une clause de « promotion de l’égalité » sera mise en place dans toutes les conventions de financement signées par le ministère.
La SACD « accueille avec satisfaction », malgré tout, l’installation de ce comité ; une « démarche positive » qui « permettra notamment de rendre visible des inégalités criantes et inacceptables entre hommes et femmes dans le secteur culturel, en particulier dans l’accès à la direction des établissements culturels publics et dans la programmation ». Mais elle attend aussi des actes.
Et dit son « impatience » de voir adoptée « dans les meilleurs délais », la proposition de résolution déposée le 14 décembre dernier par Patrick Bloche, Président de la Commission de la Culture de l’Assemblée nationale, avec le soutien du groupe socialiste, « aux fins d’améliorer le processus de recrutement à la tête des grandes institutions culturelles ». Et, au-delà, la SACD dit espérer « que les travaux de ce comité aideront les pouvoirs publics à adopter des politiques de nomination à la tête des établissements culturels plus conformes à l’objectif de parité et de renforcement de l’égalité hommes/femmes. »