
Portrait d’Olympe de Gouges par le peintre de cour Alexandre Kucharski, qui a inspité le buste réalisé par Jeanne Spehar et Fabrice Gloux
Après un rendez-vous manqué en octobre 2015, le buste d’Olympe de Gouges à l’Assemblée nationale a été inauguré un an plus tard. C’est la première représentation d’une femme politique dans l’enceinte de l’Assemblée.
Il aurait dû entrer dans la salle des Quatre-Colonnes le 21 octobre 2015, à l’occasion du 70ème anniversaire de l’élection des premières femmes députées ; c’est finalement un an plus tard, le 19 octobre 2016, que le buste en marbre d’Olympe de Gouges a pris place à l’Assemblée nationale.
L’oeuvre créée par Jeanne Spehar et Fabrice Gloux est la toute première représentation d’une femme politique parmi les œuvres d’art du patrimoine de l’Assemblée nationale. Dans cette salle des Quatre-Colonnes, lieu traditionnel de rendez-vous entre les député.e.s et la presse, le buste d’Olympe de Gouges côtoiera celui de Jean Jaurès et prend la place de celui d’Albert de Mun, désormais installé dans une autre salle.
Voilà enfin « le féminisme installé au cœur de la représentation nationale », se félicitait Catherine Coutelle, présidente de la Délégation aux Droits des femmes, par ailleurs grinçante : « J’espère que les tous les députés, interpelés par le sourire un brin narquois de cette belle statue d’Olympe – je félicite le talent des artistes – se prendront à penser – rêvons un peu : « Oui, les femmes ont de plein droit leur place ici » ».
Le piédestal reproduit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de la révolutionnaire féministe et femme de lettres, guillotinée en 1793, qui contient ces mots célèbres : « La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ».
« La France ne manque pourtant pas de grandes figures politiques féminines !«
Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le rappelait : « Aucune représentation de femme célèbre ou émérite n’est encore visible dans cette enceinte. Des tableaux et sculptures exaltent la mémoire de nos grands révolutionnaires, ministres, parlementaires, législateurs, Présidents de la République, poètes, philosophes, et même rois et empereur. Mais pas une poétesse, pas une philosophe, pas une écrivaine, pas une parlementaire, pas une ministre, pas une révolutionnaire ! La France ne manque pourtant pas de grandes figures politiques féminines ! »
Parallèlement l’hémicycle de l’Assemblée nationale s’est un peu plus féminisé, ce 19 octobre, avec le dévoilement de trois plaques commémoratives en hommage à Marie-Madeleine Dienesch, Rachel Lempereur et Marie-Claude Vaillant-Couturier. Ces trois femmes, engagées dans la Résistance, faisaient partie des 33 premières députées élues en 1945. « Désormais, la mémoire conservée par ces plaques ne sera plus exclusivement masculine », soulignait Claude Bartolone, en assurant : « D’autres femmes de talent, dont l’image et le geste enrichiront l’iconographie du Palais Bourbon, suivront ces députées et Olympe de Gouges ».
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