Les pères ne représentent que 3,5% des bénéficiaires du congé parental, selon les tous derniers chiffres. Et quand ils le prennent, c’est deux fois moins longtemps que les mères. De quoi conforter la volonté de réforme du gouvernement.
« Les pères qui ne travaillent pas ou travaillent à temps réduit pour s’occuper de leurs enfants, rompant ainsi avec les schémas traditionnels de comportements des hommes au travail, font figure d’exception ». Selon une étude de la CNAF publiée le 23 janvier (« Les pères bénéficiaires du complément de libre choix d’activité »), ils ne représentaient en 2011 que 3,5% des bénéficiaires du congé parental (soit un peu plus de 18 000 personnes). Autant dire que la situation n’évolue pas : en 2008, ils étaient 4%.
Si un quart des jeunes mères ont recours au CLCA (complément de libre choix d’activité, la prestation qui accompagne ce congé), seuls 1% des pères interrompent leur activité pour s’occuper de leur enfant de moins de 3 ans. Et encore le font-ils partiellement : 70% d’entre eux choisissent de continuer de travailler à temps partiel, alors que plus de la moitié des mères (56%) cessent totalement leur activité. Ils prennent également en moyenne un congé deux fois moins long que la mère.
« S’ils s’en démarquent, [les pères] ne rompent ainsi pas avec le modèle prescriptif de travail masculin : être pourvoyeur de revenu », souligne l’étude. D’ailleurs, 60% des pères bénéficiaires du Clca ont des revenus inférieurs à celui de leur conjointe.
Ces chiffres ont de quoi conforter la volonté du gouvernement de réformer le congé parental, pour le rendre davantage attractif pour les pères (Lire : Une réforme du congé parental, dans la loi au printemps). La Suède, où il est plus court et mieux rémunéré qu’en France, a de plus instauré en 2002 un « quota » de deux mois à prendre par le père (sur 480 jours de congé global), sans quoi ils sont perdus. Résultat : en 2000, les pères suédois prenaient 12% des jours de congé parental. En 2011, ils en prenaient deux fois plus : 24%. Bien au-delà des 3,5% des pères français…
La réforme devrait être inscrite dans le projet de loi cadre sur les droits des femmes, qui sera présenté en mai prochain.
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