Christian Jacob reproche à Valérie Pecresse d’être venue en jean à l’Assemblée. Elle évoque une tenue dominicale de mère de famille. Et les députés pères ?
La discussion sur le mariage pour tous à l’Assemblée nationale n’en finit pas de provoquer des débats parallèles. Après les polémiques sur l’usage de Twitter par les députés, une histoire de jeans a fait son « entrée » au Palais-Bourbon, comme le repérait le Parisien.
En portant ce pantalon décontracté, ce week-end à l’Assemblée, l’UMP Valérie Pécresse s’est attirée les foudres du président de son groupe. Selon Christian Jacob, rapportait Le Lab d’Europe 1, cette tenue vestimentaire en avait choqué plus d’un.
Mercredi matin, Valérie Pécresse s’est ainsi justifiée sur LCI : « Vous savez, le dimanche j’ai trois métiers : mère de famille, élue de terrain et je siège en séance. La tenue adéquate c’était peut être le jeans. »
Le journaliste lui rappelant que son chef de groupe lui avait « tapé sur les doigts », Valérie Pécresse enchaîne : « Christian Jacob n’est pas mère de famille non plus… »
Une réponse significative. Car si Christian Jacob n’est pas mère, en effet, il est père. De deux enfants d’une trentaine d’années, certes, mais père de famille tout de même. Valérie Pécresse propage ainsi l’idée qu’une mère, contrairement à un père, doit forcément s’occuper des enfants. Pas forcément de façon consciente puisque par ailleurs elle disait de son mari, en août 2010 : « Plutôt que de venir dans un meeting, il préférera toujours rester avec les enfants. »
Pas de règlement pour la tenue des députées
Elle n’est pas la seule députée à avoir porté des jeans lors de ce week-end exceptionnel de débats parlementaires. Les socialistes Nathalie Nieson et Cécile Untermaier, ainsi que l’UDI Sonia Lagarde auraient également choisi cette tenue.
De fait, comme le rappelle aussi Le Lab, « aucun texte d’aucune sorte ne réglemente la tenue vestimentaire » des femmes qui siègent à l’Assemblée nationale. La seule obligation vestimentaire édictée par le Bureau de l’Assemblée concerne les hommes. Une décision prise en 1981, après que le député Jack Lang s’était présenté avec un costume à col Mao et sans cravate : depuis lors, les députés sont tenus de porter veston et cravate. A l’époque, moins de 40 femmes siégeaient dans l’hémicycle – quatre fois moins qu’aujourd’hui.
En juillet dernier, c’est en portant une robe à fleurs devant les députés que la ministre Cécile Duflot avait semé le trouble sur les bancs de l’UMP.
Photo : Valérie Pecresse sur LCI mercredi 6 février