« Les nominations effectuées par François Hollande n’ont pas fondamentalement modifié la donne » pour ce qui est de la représentation des femmes et de la diversité, juge une étude menée par le CRAN et Banlieue citoyenne.
« La haute fonction publique est et demeure un monde d’hommes blancs. Avec Hollande, il n’y a pas eu de vraie rupture. Le changement attendra. », déclarent le CRAN (conseil représentatif des associations noires) et l’association Banlieue citoyenne qui publient mercredi 3 avril une enquête inédite intitulée « Préfets et Ambassadeurs. Parité & Diversité dans la haute fonction publique » .
Lier parité et diversité est complexe. Les femmes représentent la moitié de l’humanité, les « minorités visibles » ne sont pas un ensemble défini. Les auteurs de l’étude en sont d’ailleurs conscients, qui soulignent que « le décompte des femmes ne pose pas de difficulté particulière », tandis que « pour ce qui est des personnes issues de la diversité », l’analyse prend en compte trois éléments : la photographie, le patronyme, le lieu de naissance.
Et les hauts représentants de l’État issus de la diversité ne sont pas légion : ils représentent 2,39% des ambassadeurs et 3,96% des préfets. Si la grande majorité des titulaires des postes ont été nommés par Nicolas Sarkozy, « les nominations effectuées par François Hollande n’ont pas fondamentalement modifié la donne », souligne l’étude.
Quant à la parité, elle est encore très loin à l’horizon. Il y a là une autre différence avec la diversité : la loi, désormais, impose un quota de nominations pour une représentation équilibrée des hommes et des femmes dans la haute fonction publique : 40% à partir de 2018, et 20% dès cette année 2013. Durant ses premiers mois de quinquennat, François Hollande a nommé 9 femmes sur 32 ambassadeurs, soit 28,12%, et 9 femmes également sur 52 préfets, soit 17,3%.
Au total, les femmes représentent actuellement 13,17% des ambassadeurs et 13,49% des préfets, selon l’étude du CRAN et Banlieue citoyenne.
Cette faible proportion se retrouve d’ailleurs dans tous les secteurs de la fonction publique. Aujourd’hui, moins de 15% de femmes fonctionnaires accèdent à des postes de responsabilité, alors qu’elles représentent 60 % des effectifs.
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