Il faudra encore « lever de nombreux obstacles » avant qu’Arwa al-Hujaili puisse plaider devant les tribunaux « sur un pied d’égalité avec les hommes », souligne Human Rights Watch.
Le 8 avril, le ministère saoudien de la Justice enregistrait Arwa al-Hujaili comme avocate stagiaire, ce qui ouvre le droit à cette femme de loi de plaider devant les tribunaux. Une nouvelle avancée pour les femmes dans le royaume rigoriste, peu après l’annonce qu’elles pouvaient désormais faire du vélo (mais voilées et sous l’égide d’un tuteur) et avoir accès à des clubs de sport.
Des Saoudiennes avaient lancé en 2011 une campagne pour le droit de plaider, et la concrétisation de ce droit était attendu depuis une première annonce en octobre dernier.
Ce faisant, le royaume « a ouvert aux femmes une profession clé », mais cette avancée pour les avocates reste encore très théorique, souligne Human Rights Watch (en anglais) vendredi 12 avril. Il faudra encore « lever de nombreux obstacles » avant qu’elle puisse pratiquer son métier « sur un pied d’égalité avec les hommes ».
Car « les juges saoudiens ont toute discrétion pour révoquer un avocat dans une affaire qu’ils jugent, et rien ne les empêchera d’invoquer le sexe d’al-Hujaili pour le faire. Des juges continuent de séparer hommes et femmes dans les tribunaux », commente l’ONG.
« S’ajoute à cette potentielle discrimination le fait que les avocates resteront confrontées à la sévère discrimination que le système de “tutorat” masculin impose à toutes les Saoudiennes qui travaillent », poursuit Human Rights Watch. « De plus, les avocates ne peuvent se rendre au travail en voiture, puisque le volant reste interdit à toutes les femmes en Arabie Saoudite ».