Non, Mary Barra ne gagnera pas forcément moins que son prédécesseur. Mais pour gagner plus, il faudra qu’elle le mérite.
Les Nouvelles NEWS s’en faisaient l’écho il y quelques jours : l’annonce du salaire de la nouvelle PDG du géant de l’automobile General Motors avait soulevé de vives critiques aux Etats-Unis. Mary Barra, arrivée à la tête du groupe en janvier, allait empocher 4,4 millions de dollars par an… contre 9 millions en 2012 pour son prédécesseur Dan Akerson. Une femme vaudrait-elle deux fois moins qu’un homme ?
Face aux critiques, la compagnie s’est fendue d’une mise au point le 10 février. A ces 4,4 millions, il faut ajouter un bonus de long terme qui pourra atteindre 10 millions. Soit un total de 16 millions de dollars : au final, donc, pas 50% de moins, mais 60% de plus que son prédécesseur.
Voilà qui « fait taire les féministes », commente très majoritairement la presse.
Reste que ce n’est pas si simple. Ces 10 millions de bonus de long terme ont été annoncés par la compagnie après la controverse. Et ils doivent encore être validés par les actionnaires du groupe, en juin prochain. Surtout, il s’agit d’une somme à ce jour virtuelle : des actions dont le montant pourra fluctuer en fonction de ses résultats. Ce que précise bien le communiqué de GM : « C’est la performance de la compagnie qui déterminera au final combien elle gagnera ». A noter aussi que les 9 millions de Dan Akerson n’incluaient aucun bonus de long terme.
Conclusion : il était prématuré d’annoncer qu’elle gagnerait deux fois moins que son prédécesseur. Mais il est tout aussi erroné de dire qu’elle gagnera bien plus. La façon de les rémunérer n’est pas la même. Mary Barra n’est pas à plaindre, quoi qu’il en soit. Mais la politique de GM a changé avec l’arrivée de sa nouvelle PDG. La grande part de ce qu’elle gagnera sera conditionnée à ses compétences. C’est logique, mais force est de constater que ce n’était pas le cas avec son prédécesseur.