Hommes, quinqua ou sexagénaires. Où sont les jeunes ? Sophie Gherardi directrice adjointe de l’information à la Tribune pose la question ce mardi dans son édito. Où sont les femmes ? Dans les négociations qui s’ouvrent, tous les intervenants ont passé la cinquantaine et, parmi les 8 représentants d’organisations syndicales invités lundi à rencontrer le ministre du travail, on ne comptait qu’une femme : Laurence Parisot, la patronne du Medef.
Les plus jeunes, pourtant « les principaux payeurs, numériquement parlant, ne sont pas représentés.»
Et les femmes, qui travaillent plus et gagnent moins, non plus. Leurs salaires sont inférieurs de 20 % à ceux des hommes. Elles interrompent leurs carrières pour élever leurs enfants qui paieront les retraites des hommes principalement. Elles travaillent gratuitement pour le bien-être de tous : assurant 80 % du travail domestique, si l’on retient uniquement le « noyau dur » (courses, cuisine et linge), une femme assume 680 heures de travail domestique de plus que son compagnon, soit dix-neuf semaines de travail de 35 heures… Dix neuf semaines de cadeau. Et avec le sourire !
Bien sûr, « La République, rétorquera-t-on, ne connaît pas de catégories, mais des citoyens qui seront tous traités avec équité. » écrit Sophie Ghérardi. Au vu des négociations antérieures, il est probable que les même causes – le clonage des négociateurs- produisent les mêmes effets – la négligence des catégories non représentées.
