Les débats sur la parité auront parfois dérapé vers des propos misogynes… pour aboutir à l’abandon du « binôme paritaire ».
Les sénateurs ont rejeté par 20 voix d’écart, tôt vendredi 18 janvier, l’article 2 du projet de loi de réforme des élections locales. C’est cet article qui instaurait le scrutin binominal majoritaire, « clé de voûte du projet de loi » selon les mots du ministre de l’Intérieur. Ce mode de scrutin novateur aurait institué la parité de fait dans les conseils départementaux. Ceux-ci ne comptent aujourd’hui que 14% de femmes.
Seuls le PS et le groupe RDSE (à majorité radicaux de gauche) l’ont approuvé. Insuffisant pour une majorité. L’UMP a voté contre. Les centristes ont voté contre ou se sont abstenus. Les écologistes et les communistes, qui réclamaient une part de proportionnelle, se sont également abstenus (résultats ci-dessous).
Le binôme paritaire, voulu par le gouvernement, « passera-t-il l’étape du Parlement ? Pas si évident ». C’est ce que nous écrivions à l’approche des débats. Le projet de loi devra ensuite être examiné par l’Assemblée nationale, à qui il reviendra désormais de définir le mode de scrutin pour élire les futurs conseillers généraux. Difficile, pour l’heure, de dire si le binôme paritaire sera mieux accueilli par les députés.
Résultats du vote sur l’article 2 :
Nombre de votants 343
Nombre de suffrages exprimés 308
Majorité absolue des suffrages exprimés 155
Pour l’adoption 144
Contre 164