
Photo : Martin Åkersten
Pour affronter la chaleur en cabine, des conducteurs de train suédois ont opté pour la jupe, car le règlement leur interdit de porter un short. De quoi faire tomber un tabou ? Pas si sûr.
Ils sont treize conducteurs, sur les lignes de la compagnie ferroviaire Arriva dans la région de Stockholm, à porter une jupe dans leur train. Pour supporter les chaleurs estivales dans les cabines, ils avaient demandé à pouvoir travailler en short. C’est interdit, question de décence, leur a signifié la direction à l’été 2012. Le règlement n’autorise que la jupe et le pantalon. A l’approche d’un nouvel été, ces 13 employés ont donc opté pour la jupe.

Photo : Martin Åkersten
« Bien sûr, les gens ont tendance à nous regarder avec de grands yeux quand on est sur les quais, mais bon, on fait avec », témoigne Martin Åkersten dans le journal local Mitti (repris par le site d’information anglophone The Local). Et la direction ne s’est pas opposée à ce qu’ils travaillent en jupe. « Ce serait de la discrimination », a expliqué le responsable de la communication de la compagnie, Tomas Hedenius.
Tabou
Parue samedi 8 juin dans The Local, l’information a fait le tour du web, souvent dans la rubrique « insolite ». Lundi 10 juin, le site a interrogé un chercheur sur le genre et la masculinité à l’Université de Stockholm, David Tjeder, sur cet intérêt international. Et le fait que cela ait encore « le pouvoir de choquer ».
« Quand les femmes s’affranchissent des frontières traditionnelles du genre, elles montent dans la hiérarchie sociale. Mais quand les hommes le font, c’est encore tabou et tourné en ridicule », juge David Tjeder. En notant que les conducteurs ne revendiquent pas le droit de porter la jupe. Ce qu’ils veulent, c’est éviter d’avoir trop chaud dans leur cabine.
« Il est possible qu’en portant la jupe ces conducteurs de train vont briser le tabou. Mais le scénario le plus probable est que leur employeur va changer le règlement et autoriser les shorts ».
Les conducteurs devraient en tout cas porter la jupe tout l’été. La compagnie a promis de reconsidérer la question des règles vestimentaires au mois de septembre.