Un an après la mort de la réalisatrice, la Cinémathèque Française organise une rétrospective de tous ses films, du 16 au 23 septembre prochain.
C’est une cinéaste qui a accompagné une génération de cinéphiles. Elle était notre contemporaine, une des rares femmes réalisatrices débutant dans les années 90 aux côtés de Solveig Anspach, Pascale Ferran ou Noémie Lvovsky. Elle est décédée en juillet 2023 à la fin du tournage de son dernier film, Ma vie ma gueule (lire ici l‘article LNN).
Elle avait le talent pour les comédies aux dialogues piquants et absurdes, pour les situations rocambolesques dont elle tirait le fil avec gourmandise. Ses films sont bien plus subversifs que leurs titres ne le laissent deviner : Arrête ou je continue, Gentille, Grande petite, La Belle et la Belle. Les héroïnes y sont toujours féminines : jeunes beautés insolentes qui se font vomir après le repas et le revendiquent, femmes fantasques et imprévisibles qui avalent leur bague de mariage (et vont la rechercher…), n’attendent pas le prince charmant mais trouvent trop de prétendants, se perdent dans la forêt et dans la vie… Qu’elles s’appellent Aïe, Pomme ou Fontaine, franches et impertinentes, toutes un peu blessées, elles parlent la langue de Sophie Fillières, partagent de film en film son humour inclassable, fait de silences, de décalages, de malentendus et de quiproquos.
« Le comique, ou simplement une forme de drôlerie, et la force poétique de ce que je ressens comme absurde de notre passage au monde, me semblent être mon irrépressible manière. C’est sans doute faute d’envisager sérieusement et frontalement l’existence. » (Sophie Fillières)
Pour celles et ceux qui sont à Paris mi septembre, la Cinémathèque lui rend hommage en projetant l’intégralité de son œuvre : sept courts et sept longs métrages à (re) découvrir. Programme ICI