
Du rififi à la BPI. Divergence de vues sur Florange ou Pétroplus entre Ségolène Royal, vice-présidente, et Nicolas Dufourcq, directeur général. Accompagnement du risque ou business ?
Mercredi dernier Nicolas Dufourcq, directeur général de la nouvelle Banque publique d’investissement (BPI), expliquait qu’un sauvetage de la raffinerie Petroplus, près de Rouen, ou des hauts-fourneaux de Florange, en Moselle, n’aurait pas été un « bon business » pour la BPI « on aurait perdu beaucoup d’argent » transcrit l’AFP. Le directeur général expliquait ainsi deux échecs des pouvoirs publics face à la désindustrialisation.
Si Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a affirmé avoir «réprimandé» Nicolas Dufourcq, Ségolène Royal s’est montrée aussi abrupte que le directeur général qualifiant ses déclarations de «grave dérapage (…) qui n’a aucune raison d’être et qui ne se reproduira pas ». La BPI est là pour prendre des risques et le président Jean-Pierre Jouyet qui réunit son conseil d’administration lundi devrait rappeler que l’objectif de la banque est d’être au service de la croissance… Et non, comme un investisseur privé, au service du retour sur investissement le plus élevé et le plus rapide. Bref, il ne s’agit pas, comme pour un investisseur privé, de limiter le risque et de voler au secours de la victoire.
Les discussions risquent d’être animées. Nicolas Dufourcq, l’inspecteur général des Finances, qui a piloté pendant dix ans Wanadoo avant de rejoindre Capgemini, a acquis les réflexes du privé qu’il disait vouloir mettre à la disposition du service public lorsqu’il a pris ses fonctions. Il affirmait d’ailleurs avoir potassé le rapport annuel du cabinet privé Axa Private Equity. « On peut reprendre leurs meilleures pratiques de gestion, leurs process ou leur management », déclarait Nicolas Dufourcq à l’Usine Nouvelle en février dernier. La vice-présidente entend lui soumettre d’autres grilles de lectures pour l’investissement public.
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