
Marie-Jo Zimmermann
Dans le Palmarès de la féminisation des grandes entreprises, les -rares- bons élèves s’améliorent et les autres ne bougent pas. De nouvelles mesures contraignantes devraient être prises.
C’est désormais une évidence : la mesure qui fonctionne le mieux pour améliorer la place des femmes dans les postes de décision des entreprises est la contrainte légale. La 7ème édition du Palmarès de la féminisation des instances dirigeantes des entreprises du SBF120, réalisé cette année pour le Secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes par le cabinet de conseil ConvictionsRH, le confirme : les Conseils d’Administration se sont féminisés, pas les comités exécutifs. Pour les premiers, une loi contraignante les pousse à bouger depuis 2011, pour les exécutifs rien…
D’ailleurs, si la France fait figure de bon élève par rapport aux autres pays, c’est grâce à la loi qu’avait fait voter de haute lutte Marie-Jo Zimmermann
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A cette contrainte légale s’ajoute le volontarisme de certain.e.s dirigeant.e.s d’entreprises … Mais c’est un élément assez fragile car il suffit parfois d’un changement dans une direction pour que la féminisation des instances dirigeantes ne soit plus prioritaire.
Dans le nouveau Palmarès, les entreprises vertueuses sont toujours les mêmes et elles améliorent leurs scores. Pour la quatrième année consécutive, Gecina (société foncière) est en première place de ce palmarès annuel suivi de Sodexo (services) et du groupe de cosmétiques L’Oréal qui affiche un taux de féminisation de son Conseil d’Administration de 53,85 « L’entreprise Mercialys reste, quant à elle, 4ème avec un Comité Exécutif qui passe de 22% à 50% de femmes » précise le communiqué du secrétariat d’Etat. Aux cinq dernières places figurent le groupe de produits pétroliers Rubis, l’opérateur de satellites SES, le producteur d’acier Aperam, son homologue ArcelorMittal, et, en 120e, le constructeur aéronautique Dassault Aviation.
Les Conseils d’Administration et de Surveillance des entreprises du SBF 120 comptent 45% de femmes en 2019. Mais «les efforts restent à poursuivre pour les postes de Direction Générale et de Présidence du Conseil d’Administration. Seules 11 femmes sont Directrices Générales ou Présidentes de Directoire et 7 femmes Présidentes de Conseil.» indique le secrétariat d’Etat. Et il faut rappeler qu’Isabelle Kocher qui était une des très rares directrice générale du CAC 40 a dû quitter Engie pour des raisons bien mystérieuses
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Pour ce qui est des directions exécutives de ces mêmes entreprises, pas de contrainte légale, pas de féminisation : la proportion de femmes passe péniblement la barre des 20 %.
Du coup, Marie-Jo Zimmermann va reprendre du service. Marlène Schiappa l’a missionnée d’un bilan pour les dix ans de la loi, comprenant des pistes d’amélioration « pour une parité réelle ». En décembre dernier, lors de l’annonce d’une loi prochaine sur l’égalité dans l’économie, une intervenante faisait remarquer que seule « la loi permet de lutter contre les pathologies patriarcales. »
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