15% d’écart de salaire en 2020 contre 13% en 2019. Chez les cadres, les femmes ont lourdement pâti de la crise sanitaire confirme l’étude annuelle de l’Apec.
« La crise sanitaire a accentué les inégalités femmes – hommes » : l’étude « Femmes cadres et crise sanitaire » publiée ce mercredi 22 septembre par l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec) souligne un retour en arrière brutal. Globalement, la rémunération dans le secteur privé est «restée stable» en 2020, mais pour les femmes elle s’est détériorée alors que s’amorçait un progrès en 2019.
« Depuis plus de 10 ans, un écart de rémunération d’environ 15 % est observé entre hommes et femmes cadres, malgré les dispositifs mis en place pour y remédier. La réduction en 2019 (de 16 % à 13 %) est suivie d’un retour à 15 % en 2020 » indique l’Apec. En outre, « à profil et poste équivalents », les hommes cadres ont perçu « 8% de plus » que les femmes cadres en 2020, détaille l’Apec dans son Baromètre de rémunération des cadres.
Les augmentations de salaire ont été plus rares en 2020 avec la crise : 38% des cadres ont été augmentés contre 48% en 2019, mais ces augmentations ont surtout profité aux hommes. La rémunération médiane des femmes cadres a été de 46.000 euros annuels en 2020, contre 53.000 euros pour les hommes. En 2019, cette rémunération médiane était identique pour les femmes mais elle n’était que de 52.000 pour les hommes. 40 % des hommes ont eu une augmentation en 2020, contre 35 % des femmes. « Alors que depuis 2017, l’écart se réduisait, avec respectivement : 49% des hommes et 46% des femmes en 2019, 51% des hommes et 49% des femmes en 2018, 51% des hommes et 48% des femmes en 2017 » note l’étude.
Le télétravail et les obligations familiales assignées aux femmes ont pesé lourd pendant les différents confinements. Elles ont un peu plus télétravaillé que les hommes : entre 55 % et 63 % des femmes ont télétravaillé de façon intensive (3 à 5 jours par semaine), contre 52 % à 58 % des hommes. Mais elles l’ont fait avec une « organisation matérielle » qui « s’est avérée moins confortable que pour les hommes. Elles se sont plus souvent installées dans un salon, une cuisine ou sans endroit défini, augmentant ainsi les possibilités d’être dérangées. » En outre, ce sont elles qui ont assuré le suivi du travail scolaire des enfants. « Lors du 3e confinement, 8 femmes sur 10 se sont occupées de leurs enfants, même si ce n’était pas à leur charge exclusive, contre moins de 4 hommes sur 10. » Et, au final, « Pour les femmes cadres, la crise sanitaire a été synonyme de stress (65 %), d’allongement des horaires (53 %) et de pression hiérarchique accrue (48 %), et ce, davantage que pour les hommes cadres.»
Et « Ces contraintes subies pourraient avoir des conséquences durables sur leur trajectoire professionnelle. » anticipe l’Apec qui note que les femmes cadres se disent moins confiantes en leur avenir professionnel que les hommes. « 61 % des femmes déclarent avoir confiance en leur avenir professionnel (que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre), soit 10 points de moins que les hommes. L’écart sur ce point entre hommes et femmes est au plus haut depuis 5 ans.» alerte l’agence.
Lire aussi dans Les Nouvelles News
CHEZ LES CADRES, LES ÉCARTS DE SALAIRE STAGNENT
HAUSSE DES SALAIRES DES CADRES… SURTOUT POUR LES HOMMES
DAVANTAGE DE FEMMES CADRES MAIS TOUJOURS UN PLAFOND DE VERRE
TÉLÉTRAVAIL DÉLÉTÈRE POUR LES FEMMES ET SEXISME BIENVEILLANT
LE TRAVAIL DES FEMMES TRÈS AFFECTÉ PAR LA CRISE SANITAIRE