‘Atomic Anne’ va intégrer le conseil d’administration du groupe. Et peut-être même en prendre la présidence non exécutive. L’occasion de rappeler qu’à ce jour EADS est exclusivement une affaire d’hommes.
Anne Lauvergeon pourrait prendre la présidence non exécutive d’EADS. L’information circule depuis dimanche 27 janvier. Rien n’est toutefois joué. Ce sera au futur conseil d’administration du groupe militaro-aéronautique (qui doit être recomposé suite à un nouvel accord de gouvernance franco-allemand) de choisir qui en prendra la tête.
Dans tous les cas, Anne Lauvergeon – qui avait été un temps pressentie pour diriger la Banque publique d’investissement – siègera bel et bien au conseil d’administration d’EADS, comme le confirme un communiqué du ministère des Finances.
En mai dernier encore, EADS fermait la porte aux femmes
‘Atomic Anne’ serait ainsi la première femme à intégrer le conseil non exécutif de la holding. Lors du renouvellement du conseil d’administration d’EADS, il y a moins d’un an, en mai 2012, ce sont 11 hommes qui ont été nommés, le groupe s’asseyant sur ses engagements de féminisation. Avec son siège social aux Pays-Bas, il n’est pas soumis à la loi française sur les quotas.
(Lire : EADS ne veut pas de femme aux commandes).
Mais il n’était que temps pour EADS de faire de la place aux femmes, puisque la commission européenne pousse désormais pour la féminisation des conseils d’administration. Aujourd’hui, les sociétés européennes cotées comptent en moyenne 15,8% de femmes dans leurs conseils – et un quart comptent toujours des CA exclusivement masculins.
Féminisation ne rime pas forcément avec renouvellement
Si Anne Lauvergeon décrochait en outre la présidence du conseil d’administration d’EADS, le changement serait spectaculaire. Mais pas radical pour autant. Car il ne saurait faire oublier ces années de monopole masculin. Attendons aussi de voir si d’autres femmes siègeront dans le nouveau conseil. La liste proposée par l’Allemagne ne compte que des hommes.
Par ailleurs, la nomination d’un profil aussi connu que celui d’Anne Lauvergeon vient rappeler à quel point féminisation ne rime pas forcément avec renouvellement. De nouveaux profils peinent à émerger : c’est ce que déploraient en octobre dernier les responsables du programme ‘Board Women Partners’.
Photo : Anne Lauvergeon en février 2012 à Paris. Par tangi_bertin, via Wikimedia Commons