L’Union européenne a connu en 2010 une baisse de ses dépenses de santé : du jamais vu depuis 1975. En France, elles n’ont progressé que très faiblement.
En 2010, les dépenses de santé dans l’Union européenne ont reculé pour la première fois depuis plus de 30 ans. C’est le principal constat dressé par l’OCDE dans son Panorama de la santé : Europe 2012, établi avec l’Union européenne et présenté vendredi 16 octobre (voir le résumé en français).
Dans ce contexte, l’OCDE « met en garde quant aux conséquences possibles à long-terme pour la santé des populations ».
Les dépenses de santé par habitant et en pourcentage du PIB ont reculé de 0,6% en 2010 dans l’UE. C’est une première depuis 1975. Le taux de progression annuel moyen était de 4,6 % entre 2000 et 2009. Les baisses les plus fortes s’observent en Irlande, en Estonie et en Grèce.
Une majorité de pays européens voient tout de même encore leurs dépenses progresser. Mais, pour tous, l’effort est en recul par rapport à l’année précédente. En France par exemple, l’accroissement des dépenses de santé était de 2,1% en 2009, et de seulement 0,6% en 2010.
C’est aux Pays-Bas que la part des dépenses de santé en pourcentage du PIB était la plus élevée (12 %) en 2010. Suivent, à égalité, la France et l’Allemagne (11,6 %). Les deux pays suivent d’ailleurs la même trajectoire depuis plusieurs années, note l’OCDE. La moyenne dans les États membres de l’UE est de 9%, contre 9,2 % en 2009.
La baisse des dépenses s’observe notamment dans les programmes de santé publique et de prévention. En 2010, seuls 3 % en moyenne des budgets de la santé dans les pays de l’UE (et seulement 2,1% en France) ont été affectés à ces programmes – dans des domaines tels que l’immunisation, le tabagisme, l’alcool, la nutrition et l’activité physique. Le rapport souligne qu’il peut être pourtant « bien plus efficace de financer des programmes de prévention aujourd’hui que de traiter des maladies demain. »
Autres données à signaler dans ce Panorama de la santé en Europe : la France compte l’espérance de vie à la naissance la plus longue pour les femmes (85,0 ans). Le pays compte aussi, avec l’Italie ou la Suisse l’un des taux d’obésité les plus faibles, à 12,9%. Mais il a doublé en 20 ans, comme dans la plupart des pays européens. |