Le planning familial interpelle les candidat.es à l’élection présidentielle sur la non application de la loi de 2001 sur l’éducation à la sexualité.
« Heu… » Dans une vidéo courte qui en dit très long, le planning familial a interrogé des Français.es dans la rue sur les cours d’éducation à la sexualité supposés être obligatoires à l’école depuis 2001. L’organisation milite pour que chacun.e puisse vivre une sexualité épanouie à l’abri des grossesses non désirées, des infections sexuellement transmissibles, des violences et des discriminations. Et sur tous ces sujets les réponses attrapées à la volée d’un micro-trottoir montrent que l’enseignement a été insuffisant, voire inexistant.
« – Qu’est-ce que le papillomavirus ?
– Heu… »
« – Citer quatre zones érogènes ?
– Houlala… »
Certaines réponses n’auraient sans doute pas été les mêmes avec des cours d’éducation à la sexualité bien réalisés.
«C’est quoi être viril ?
– Être viril c’est savoir contrôler de manière autoritaire la femme » répond, sûr de lui, un homme.
Ou encore :
« Est-ce que insister c’est harceler ?
– Bah non pas du tout » assurent deux hommes interrogés…
Manque d’éducation à la sexualité évident : « Face à cette défaillance publique, certain·e·s Français·e·s tentent de combler leurs méconnaissances en cherchant des réponses auprès de proches, du porno, de séries TV, avec des fortunes diverses. » écrit le Planning familial.
La loi de 2001 (article L312-16 du code de l’éducation) prévoit qu’une « information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles. » Mais le planning familial note que « l’Etat sèche les cours depuis 20 ans. » Beaucoup d’établissements n’ont tout simplement rien mis en place. « A la fin de leur scolarité, les élèves n’ont eu en moyenne qu’une à deux séances, au lieu des 21 prévues par la loi » précise le communiqué.
Ce n’est pas la première fois que cette lacune éducative est pointée du doigt. En 2016, une enquête du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) déplorait déjà que 25 % des écoles élémentaires, 11 % des lycées et 4 % des collèges déclaraient n’avoir mis en place aucune action ou séance d’éducation sexuelle.
Les associations comme le planning familial en ont assez de crier dans le désert.
Pour se faire entendre des candidat.es à l’élection présidentielle, la vidéo conçue avec Odace mettant en scène la chroniqueuse Enora Malagré, tendant le micro aux Français.es, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Cette campagne leur demande de « s’engager à appliquer la loi de 2001 en y mettant les moyens financiers et politiques. »
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