L’écart mondial entre les hommes et les femmes s’est légèrement réduit après la crise sanitaire, mais la place des femmes aux postes de pouvoir pourrait encore se détériorer. Et la France dégringole à la 35ème place du classement.
#gendergap25. Les femmes représentent 41,2 % des travailleur.ses rémunéré.es dans le monde mais elles n’occupent que 28,8 % des postes de direction. Ces chiffres sont issus du Global Gender Gap Report 2025 publié le 12 juin par le World Economic Forum (WEF) Forum économique mondial. Ce 19è baromètre de la parité, qui étudie 148 pays, était pourtant présenté avec un titre optimiste, assurant que l’écart global entre femmes et hommes s’était réduit depuis la pandémie de covid19.
Le taux de parité global dans le monde est de 68,8 %, mais, au rythme actuel, il n’atteindra 100% que dans 123 ans, selon les estimations du WEF. Et ces chiffres masquent des reculs parfois irrattrapables.
Viviers appauvris
Dans la vie économique, le score de 28,8 % pour les postes de direction cache un ralentissement inquiétant. Entre 2015 et 2024, la part des femmes dans ces postes est passée de 25,7 % à 28,1 %, mais les progrès ont ralenti après 2022. En cause : des interruptions de carrières des femmes.
A cause de ce ralentissement, les viviers de femmes en capacité d’atteindre des postes de direction ne sont pas suffisants pour l’avenir. « Dans de nombreux secteurs, les gains au niveau supérieur dépassent les promotions au niveau intermédiaire, ce qui risque de compromettre la durabilité des réserves de talents équilibrées. Avec l’augmentation des interruptions de carrière, en particulier chez les femmes, les parcours professionnels non linéaires deviennent plus courants », indique le rapport.
Autre point noir : c’est toujours aux postes de pouvoir que les écarts sont les plus importants. Dans la vie politique, le score de parité global n’est que de 22,9 %
Hors postes de décision, la parité ne se porte pas trop mal. Les deux domaines les plus égalitaires sont l’éducation et la santé : 95 %.
La France 35ème !
Islande est, pour la 16ème année consécutive numéro un des pays dans ce classement. Avec un score de 92,6 %. Suivie de la Finlande (87,9 %), la Norvège (86,3 %), le Royaume-Uni (83,8 %), qui est entré dans le Top 5 grâce à un gouvernement paritaire, et la Nouvelle-Zélande (82,7 %)
La France ne se classe qu’à la 35e place, avec un taux de parité de 76,5 %. Bien loin de ses bons classements précédents autour de la 15è place. Et c’est évidemment sur les postes de pouvoir que le pays perd des points. La place des femmes en politique a reculé lors des deux dernières élections législatives. Dans la vie économique, auparavant, la France faisait figure de pionnière avec la loi Copé-Zimmrmann qui a imposé la parité dans les Conseils d’administration des entreprises. Elle doit appliquer des quotas en 2026 . Mais elle est rattrapée et dépassée par d’autres pays. Seulement 28,8 % de femmes occupent des postes de direction au niveau mondial (exécutive et non exécutive), et la France se situe dans cette moyenne.
Les femmes françaises perçoivent en moyenne 73 % du salaire des hommes et restent surreprésentées dans les métiers les moins rémunérateurs (santé, enseignement, sciences humaines), tandis qu’elles sont sous-représentées dans les secteurs porteurs et les postes de direction (ingénierie, technologies de l’information).
Lire aussi dans Les Nouvelles News
Moins de femmes députées, lendemain d’élections amer pour la parité
Au classement mondial de la parité, la France fait du surplace (2022)
La France 16ème au classement mondial de la parité (2014)
La France gagne 12 places au classement de la parité (2013)