
Visuel de la Confédération syndicale internationale
Après s’y être opposé, le gouvernement défendra bien devant l’Organisation internationale du travail l’adoption d’une norme spécifique pour lutter contre les violences fondées sur le genre.
Un pas en arrière, un pas en avant. Après avoir été accusé de reculer, le gouvernement français se montre finalement favorable à un volet consacré aux violences fondées sur le genre, dans le cadre d’une norme internationale pour lutter contre le harcèlement et les violences au travail.
Cette norme doit être étudiée par l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2018. Mais à la mi-novembre, les syndicats français membres de la Confédération syndicale internationale (CGT, CFDT, CFTC et FO) écrivaient au premier ministre pour déplorer que le gouvernement français refuse « systématiquement toute approche spécifique des violences fondées sur le genre ».
Voir : Contre les violences sexuelles au travail, la lutte minimale
Deux semaines plus tard, changement de cap radical. En adressant à l’OIT sa position définitive, le gouvernement a évolué « sur plusieurs aspects déterminants », se réjouit la CGT ce 5 décembre. Il s’engage à « défendre sans ambiguïté l’adoption d’une convention contraignante » et soutient « l’identification spécifique des violences fondées sur le genre de façon à mettre en place des mesures de prévention et de sanction adaptées aux violences sexistes et sexuelles ».
Le syndicat demande dès lors au gouvernement de mettre en place, « sans attendre l’adoption d’une convention OIT, (…) les mesures qu’il soutient au niveau international et de prévoir dans le projet de loi sur les violences un volet sur les violences sexistes et sexuelles au travail. »
Des associations féministes ont dénoncé l’absence, dans le discours d’Emmanuel Macron le 25 novembre, d’annonces concrètes concernant les violences sexistes et sexuelles au travail. Dans les faits, le chef de l’État a annoncé que la ministre du Travail a récemment invité par courrier les partenaires sociaux « à faire part de leurs propositions, afin d’améliorer la prévention et la lutte contre les violences sexuelles ou sexistes sur le lieu de travail ». Et a dit souhaiter « qu’une réunion multilatérale soit organisée rapidement au niveau du Premier ministre sur ce sujet. » Affaire à suivre.
