En 2010, d’après l’INSEE, la France a connu une hausse spectaculaire de l’indice de Gini, outil de mesure des inégalités. Et un taux de pauvreté à son plus haut niveau depuis 2007.
Ce sont les Français les plus modestes qui subissent le plus fortement les conséquences de la crise. En 2010, c’est même chez les 20% les plus pauvres que la baisse du niveau de vie est la plus importante, souligne l’Insee dans son enquête sur les « revenus et le patrimoine des ménages », publiée jeudi 24 avril. Seuls les 5% les plus riches ont vu leurs revenus augmenter.
Un nouveau constat témoignant de la hausse des inégalités. Même si les chiffres mis en avant par l’institut statistique ne sont en fait pas nouveaux. On les retrouvait déjà dans son enquête sur « les niveaux de vie en 2010 » publiée en septembre dernier (Voir : Inégalités en France : un retour aux années 80).
Pas nouveaux, mais frappants. Ainsi, l’indice de Gini, outil de mesure des inégalités de revenus (plus il est élevé, plus elles sont fortes), est passé en un an de 0,289 à 0,299. Une hausse spectaculaire dans la mesure où il avait évolué entre 0,279 et 0,291 entre 1996 et 2009.
Autre façon de calculer ces inégalités : « Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes » : il passe de 4,3 à 4,5 , « alors qu’il était resté compris entre 4,1 et 4,3 entre 1996 et 2009. »
« La tendance à la hausse des inégalités depuis la crise s’observe dans la majorité des 27 pays de l’Union européenne, et la France s’inscrit dans cette tendance moyenne », note l’INSEE.
L’INSEE revient également sur cet autre mauvais chiffre déjà dévoilé en septembre : en 2010, le pourcentage de personnes en situation de pauvreté monétaire (qui gagnent moins de 60% du revenu médian), atteint 14,1 %. Une hausse de 0,6 point, après une augmentation de 0,5 point l’année précédente. « Au final, le taux de pauvreté s’élève à son plus haut niveau depuis 1997 », note l’institut statistique.
