
Lever l’interdiction faite aux femmes de prendre le volant serait une étape « pour faire cesser les autres formes de discrimination envers les femmes » dans le royaume, souligne Amnesty International.
Le 17 juin 2011, de nombreuses Saoudiennes ont bravé l’interdiction qui leur est faite de conduire et ont pris le volant. L’Arabie saoudite est le seul pays au monde où la conduite d’une voiture est interdite aux femmes, même étrangères.
Pour le premier anniversaire de cette révolte du volant, la campagne Women2Drive appelle les saoudiennes à une nouvelle vague de protestation en voiture, ce 17 juin. Et à des manifestations devant les ambassades saoudiennes de par le monde. Parmi les Saoudiennes qui ont été arrêtées en conduisant le 17 juin 2011, et depuis, plusieurs ont été contraintes de signer une promesse de ne plus conduire, selon Amnesty International. La femme à l’origine du mouvement l’an dernier, Manal al-Sherif, expliquait récemment qu’elle ne s’exposerait pas cette année, car elle craint pour sa famille.
Plusieurs pétitions circulent (comme chez Avaaz) pour soutenir la revendication de Women2Drive. Et Amnesty International a adressé, le 15 juin, un courrier (ici en anglais) au roi d’Arabie saoudite, l’appelant à accorder aux femmes le droit de conduire. Ce serait, souligne l’ONG de défense des droits humains, une avancée dans la lignée de la décision prise par le roi Abdallah en septembre dernier de les autoriser à voter (un droit qu’elles ne pourront exercer qu’en 2015). Philip Luther, responsable de l’ONG pour la région, souligne la « profonde ironie » qu’un pays « qui fournit de l’essence à des millions de conducteurs de par le monde interdise à la moitié de sa propre population de conduire ».
Amnesty International appelle le roi « à accéder aux demandes des femmes d’Arabie saoudite en levant l’interdiction qui leur est faite de conduire, avec la perspective de prendre des mesures pour faire cesser les autres formes de discrimination envers les femmes, dans la loi et en pratique ». L’ONG condamne ainsi dans son courrier « le cadre légal qui fait qu’elles ne peuvent pas voyager, avoir un emploi salarié, faire des études supérieures ou se marier sans la permission d’un tuteur mâle. »
L’Arabie saoudite est aussi le dernier pays à ne pas faire participer de femme aux Jeux olympiques.
Image : Manal al-Sherif, capture d’écran Youtube
