Le Forum Mondial des Femmes pour la Paix a fait étape, jeudi 15 juin, à l’Institut du Monde Arabe à Paris. L’occasion pour douze femmes, venues du monde entier, de lancer un appel international pour la paix, la justice et l’égalité.
Un frisson a parcouru l’auditorium de l’Institut du Monde Arabe à Paris en clôture du deuxième Forum Mondial des Femmes pour la Paix, jeudi 15 juin. Les participantes ont alors clamé un « Femmes, vie, liberté », le cri d’espoir des Iraniennes, exprimant ainsi leur solidarité mais aussi toute la sororité qui baignait la salle. Une soirée ponctuée par des récits mais surtout une volonté d’agir. « Nous sommes ici pour faire entendre la voix des femmes qui militent pour la paix ! », ont déclaré à l’unisson les douze femmes qui se sont relayées à la tribune.
Palestiniennes, Israéliennes, Iraniennes, Ouïgours, Afghanes, Rwandaises, Ukrainiennes, Russes… venues du monde entier, ces intervenantes, souvent émues, ont témoigné tour à tour de la condition des femmes dans leur pays respectif. Certains récits sont glaçants, comme celui de Gulbahar Jalilova, rescapée des camps de concentration ouïgours. D’autres sont revigorants comme la prise de parole de la militante palestinienne Huda Abu Arqoub qui s’engage auprès des femmes du monde entier à mettre fin aux oppositions, notamment entre la Palestine et Israël. Son mantra : « Women should lead because they are the one who suffer from that » (trad. « les femmes devraient diriger, car elles sont les premières à pâtir des conflits »).
Conséquence des conflits, mais pas que, la question des violences faites aux femmes est transversale et concerne l’ensemble de la société. C’est l’avis de Chahla Chafiq, militante iranienne : « dans un monde où tout est lié, la liberté des hommes, sans celle des femmes, est impossible ». Une idée reprise ensuite par Shakiba Dawod, militante afghane : « À travers les femmes, le contrôle de leur corps, c’est l’éducation des prochaines générations qui est visée par les talibans ».
Ensemble, elles dénoncent la culture de la violence et prônent une nouvelle approche dans la résolution des conflits, avec davantage de tolérance. Leur appel : « À travers ce Forum Mondial des Femmes pour la Paix, nous exigeons d’être entendues par les instances internationales au nom de la résolution 13.25 de l’ONU » déclare la réalisatrice Hanna Assouline, fondatrice de l’événement et de l’association Les Guerrières de la Paix. Cette résolution 13.25, adoptée par les 192 membres de l’ONU, a permis de reconnaître, à l’échelle internationale, l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles. Elle garantit également la protection et la pleine participation de celles-ci aux accords de paix.
« Le courage de ces femmes nous oblige » assure la réalisatrice Hanna Assouline, qui souhaite avant tout relayer ces voix porteuses d’espoir.
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