Les objectifs de développement durable fixés en 2015 pour 2030 par les dirigeants du monde ne seront pas atteints sans un très sérieux sursaut. Alors l’ONU appelle les Etats à se mobiliser pour se remettre dans la bonne trajectoire lors d’un sommet en septembre.
Alors que se prépare pour les 18 et 19 septembre un sommet pour lancer une nouvelle phase d’accélération des progrès vers les objectifs de développement durable (ODD), l’Organisation des Nations Unies (ONU) alerte sur le risque de rater ces objectifs. « A moins que nous n’agissions maintenant, l’Agenda 2030 pourrait devenir l’épitaphe du monde qui aurait pu être », prévient le secrétaire général, Antonio Guterres, dans le préambule du rapport d’évaluation de ces ODD.
Adoptés en 2015, les ODD voulaient « transformer notre monde en éradiquant la pauvreté et les inégalités en assurant sa transition écologique et solidaire ». La feuille de route pour les peuples et la planète adoptée par les dirigeants mondiaux a listé 17 ODD, déclinés en 169 cibles, destinés à construire un avenir meilleur et plus durable pour tous et toutes à l’horizon 2030.
Mais aujourd’hui, à mi-parcours et pour la première fois depuis des décennies, le progrès du développement s’inverse sous les effets combinés de la gestion des catastrophes climatiques, des conflits, du ralentissement économique et de la crise du covid.
Les ODD « disparaissent dans le rétroviseur, tout comme l’espoir et les droits des générations actuelles et futures ». Le principe était de ne laisser personne au bord du chemin, mais « à mi-parcours, cette promesse est en péril », juge le rapport, « Plus de la moitié du monde » est laissée-pour-compte. L’extrême pauvreté augmente, la température mondiale a déjà atteint 1,1 °C au-dessus des niveaux préindustriels et devrait atteindre ou dépasser le point de basculement critique de 1,5 °C d’ici 2035.
L’objectif n°5 d’égalité femmes-hommes s’éloigne. Au rythme actuel, il faudrait 300 ans pour mettre fin aux mariages des enfants dans le monde et 286 années pour éliminer toutes les lois discriminatoires envers les femmes. Sur la base des données recueillies en 2022 dans 119 pays, 56% des pays n’avaient pas de lois interdisant la discrimination directe et indirecte à l’égard des femmes.
Lire : POUR LE CLIMAT, L’ONU APPELLE À PLACER LES FEMMES « AU CŒUR DU PROCESSUS DÉCISIONNEL »
Mais le rapport dit aussi que des progrès ont été réalisés : depuis 2015, la part de la population mondiale ayant accès à l’électricité est passée de 87% en 2015 à 91% en 2021. En 2021, 133 pays avaient déjà atteint la cible des ODD sur la mortalité des moins de 5 ans, et 13 autres devraient le faire d’ici 2030. Les pays en développement ont installé une capacité de production d’énergie renouvelable record de 268 watts par habitant en 2021.
Pour l’ONU, il faut remettre en question le système financier international, qui freine les pays en développement. « Ensevelis sous une montagne de dettes », ils « sont les plus touchés par notre échec collectif à investir dans les Objectifs de développement durable », souligne Antonio Guterres. « Nous ne pouvons persister avec un système financier sans scrupules et espérer que les pays en développement atteignent des objectifs que les pays développés ont atteints avec bien moins de contraintes », dit le rapport.
Lire : MIA MOTTLEY VEUT « UNE TRANSFORMATION ABSOLUE » DES INSTITUTIONS POUR FINANCER L’ACTION CLIMATIQUE
Pour battre le rappel en septembre, L’ONU lance une campagne de communication #AgissonsMaintenant (#ActNow) pour remettre le monde dans la trajectoire de « cet agenda partagé pour un avenir commun ».
L’un des principaux éléments de la campagne est l’appel lancé aux individus à agir sur les ODD à travers l’initiative #AgissonsMaintenant (#ActNow) des Nations Unies pour l’ensemble des 17 objectifs.