Lucie Castets est engagée pour l’amélioration des services publics et la justice fiscale. Emmanuel Macron a ignoré l’appel à la nommer Première ministre. Pourtant sa politique pourrait être apaisante et convaincre les personnes qui ont voté pour l’extrême droite de changer de cap.
Mardi 23 juillet, le Nouveau Front Populaire, arrivé en tête des élections législatives, a annoncé le nom de la personne qu’il entend voir à Matignon. Après avoir lancé les noms de deux femmes, Huguette Bello et Laurence Tubiana, les quatre forces politiques du NFP ont demandé au Président de la République de nommer -encore une femme!- Lucie Castets, Première ministre.
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Une heure après, lors de sa première interview depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale, Emmanuel Macron a écarté l’idée : « La question n’est pas un nom, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays ». Il a appelé les blocs composant l’Assemblée nationale à « travailler ensemble » et « bâtir des compromis »… Grossière manœuvre pour obliger les oppositions à faire des coalitions qui les conduiront à se ranger derrière sa politique.
Réhabiliter les services publics
Pourtant, la candidate Première ministre pourrait répondre aux aspirations de la gauche, mais aussi donner de l’espoir à des électrices et électeurs qui, se sentant abandonné.es, ont fini par voter pour l’extrême droite.
Si elle n’a aucun engagement dans quelque parti politique, Lucie Castets se bat pour la réhabilitation des services publics. Cofondatrice du collectif « Nos services publics », « Elle est extrêmement compétente et s’est engagée aussi de façon associative pour le développement de la justice sociale, de l’école, de l’hôpital, bref tout ce qui fait tenir la société. » dit dans Libération Prune Helfter-Noah, porte-parole du collectif.
Une telle Première ministre pourrait donner, aux populations qui se sentent abandonnées, la perspective d’un retour de services publics de qualité quand bien des responsables politiques préfèrent désigner les immigrés comme bouc émissaires.
Corollaire de cet engagement en faveur des services publics, Lucie Castets, veut augmenter les recettes de l’Etat en luttant contre la fraude fiscale et contre l’injustice fiscale. Améliorer les services publics de santé, enseignement, justice, police… pourrait « faire avancer le pays ».
Actuellement directrice des finances et des achats à la ville de Paris, Lucie Castets « a un parcours professionnel au service de l’Etat et des collectivités territoriales remarquable, avec des engagements forts sur la justice fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale », a expliqué à l’AFP le cofondateur de « Nos Services publics » Arnaud Bontemps.
Diplômée de Sciences Po et de la London School of Economics, ancienne élève de l’ENA, Lucie Castets a occupé son premier poste à la direction générale du Trésor public avant de rejoindre Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Economie et des finances.
Coalition impossible
Invitée de la matinale de France Inter ce mercredi 24 juillet, Lucie Castets a répondu qu’ « une coalition avec le camp présidentiel est impossible du fait de nos désaccords profonds ». Quelle coalition pourrait mettre d’accord ceux qui veulent financer l’amélioration des services publics en augmentant la contribution des plus riches au bien commun et ceux qui campent sur le refus d’augmenter ces impôts et veulent réduire le budget de l’Etat ?
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