Lors des 16 premiers conseils des ministres, les nominations dans la haute administration n’ont concerné que 11% de femmes. Le gouvernement est loin de ses engagements.
Le 1er août, toutes les nominations entérinées lors du conseil des ministres concernaient des hommes. Et cet exemple n’était pas isolé.
Un « citoyen engagé », Bruno Rakedjian, s’est livré à une analyse plus poussée, en étudiant les nominations validées au cours des 16 premiers conseils des ministres de ce gouvernement. Entre mai et septembre, il a été procédé à 134 nominations dans différentes hautes administrations. Parmi celles-ci, seules 15 femmes ont été nommées, soit 11%. Ce qui démontre « une absence de changement », souligne Bruno Rakedjian : durant la même période, en 2011, le précédent gouvernement avait nommé 12% de femmes.
Circulaire sans effets
« Il y a eu un véritable changement par la parité mise en œuvre au niveau des Ministres et un véritable effort au niveau des Cabinets, maintenant il faut passer à la haute administration », souligne cet observateur de la parité. D’autant que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a affiché son volontarisme en ce sens : une circulaire émise par le Premier ministre le 23 août appelle les membres du gouvernement à se conformer sans attendre à la loi relative aux nominations équilibrées dans l’encadrement supérieur de la fonction publique, qui implique de nommer, à partir de 2013, au moins 20% de personnes de chaque sexe aux postes de hauts fonctionnaires. « Un suivi de ces nominations sera réalisé chaque semestre et un bilan annuel, présenté en conseil des ministres, réalisé à la fin de chaque année civile », précise cette circulaire. Pour éviter un très mauvais premier bilan, le gouvernement n’a plus que 3 mois pour inverser la tendance.
Dans « Le Monde », photo des journées parlementaires à Dijon le 19 septembre 2012

