Contrairement aux Conseils d’administration des grandes entreprises françaises, les comex n’ont toujours pas fait leur mue féministe.
Pas de loi, pas de parité. Si les conseils d’administration des plus grandes entreprises françaises ont ouvert leurs portes aux femmes grâce à la loi Copé-Zimmermann, pour les exécutifs des entreprises, on est très loin du compte. Aucune loi ne les oblige à la parité. Du coup, dans les comités exécutifs (comex) ou comités de direction (codir), en 2018, la situation n’est pas bien meilleure qu’en 2013.
L’étude d’Ethics & Boards que vient de révéler le magazine Challenges ne montre que de tout petits progrès dans les exécutifs français.
La France peut certes crier cocorico pour ses performances dans les Conseils d’administration du SBF 120 (les 120 premières entreprises cotées) avec un peu plus de 40 % de femmes (Voir : Palmarès de la parité : la moitié des grandes entreprises ont désormais la moyenne). Mais elle se trouve assez mal placée sur bien des points concernant les exécutifs.
Cependant, même sur les Conseils d’administration, Ethics & Boards observe que la France est en retard sur ses voisins en ce qui concerne la présidence de ces organes de direction, un sujet sur lequel la loi ne peut pas imposer de parité. On ne compte que quatre présidentes non exécutives dans les entreprises du SBF 120 tandis qu’en Allemagne, le HDAX 110 en compte cinq et en Grande Bretagne, le FTSE 100 en compte sept.
Une seule entreprise a, à sa tête, une femme Pdg, c’est –à-dire cumulant les fonctions de présidence et de direction exécutive : Christel Bories, à la tête de l’entreprise métallurgique et minière Eramet. C’est tout de même mieux qu’en 2013… où il n’y en avait aucune.
Concernant les directions générales, la France a progressé : sept femmes ont les rennes des directions exécutives. Il n’y en avait aucune en 2013. Mais la France est derrière la Grande Bretagne qui en compte huit. En Allemagne c’est pire avec seulement deux directrices générales.
La présidente d’ Ethics & Boards, Floriane de Saint Pierre, voit un cercle vertueux s’enclencher dans les sociétés françaises : les comités chargés des nominations au sein des conseils d’administration sont féminisés à plus de 40% et lorsque les femmes prennent la direction des entreprises, elles « ont toutes des comités exécutifs plus féminisés que la moyenne des entreprises, qui se situe à 16%. Avec une mention particulière pour Engie, Eramet, Gecina et Korian, qui ont des comex comptant au moins 25% de femmes. » explique-t-elle à Challenges.
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