Le plan contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur se confirme. Une campagne sera lancée à la fin du mois, et toutes les universités seront censées disposer de cellules d’accueil et d’écoute à la prochaine rentrée.
« Un amphi, c’est fait pour rencontrer de grands textes, pas des petites phrases sexistes ». « À l’université, les violences sexuelles ne sont pas au programme ». « Une soirée d’intégration, c’est fait pour faire connaissance avec sa promo, pas avec les violences sexuelles et sexistes »… Ce sont quelques uns des messages qui seront visibles à partir de la fin de ce mois de mars sur les campus français.
Cette campagne de sensibilisation, présentée lundi 19 mars par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal, est soutenue par les organisations étudiantes et les conférences d’établissements. Elle rappelle celle lancée en novembre dernier par les universités de Bruxelles et de Genève. Et devrait recevoir un meilleur accueil que la campagne de lutte contre le harcèlement dans les transports lancée au début du mois e, Île-de-France.
La communication n’est pas la seule composante du plan contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, que la ministre avait déjà évoqué le 4 décembre dernier.
Frédérique Vidal, en compagnie de son homologue Marlène Schiappa, inaugurait ce lundi la nouvelle cellule d’accueil et d’écoute destinée à lutter contre les violences sexistes et sexuelles mise en place par l’Université Paris Dauphine.
Un outil indispensable : le « Guide pratique pour s’informer et se défendre » contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur et la recherche. Ce guide publié par le Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (CLASCHES) vient d’être mis à jour. |
L’occasion de confirmer la création de ce dispositif dans chaque université française à la rentrée 2018, pour « permettre à toutes les victimes de bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien en cas de violences sexistes et sexuelles. »
« La réalité, c’est qu’il reste encore difficile d’oser parler de cela dans un cadre institutionnel », juge Frédérique Vidal. « Qu’on le veuille ou non, être victime, c’est aussi craindre que l’institution ne réagisse pas, douter du fait que l’on sera entendu et parfois avoir peur que parler soit finalement pire que de ne pas parler. »
Dans une récente enquête des Nouvelles NEWS, des chargé.e.s de mission égalité à l’université dressaient le même constat.
Voir : La lente mise au jour du harcèlement sexuel à l’université