
Les eurodéputés ont adopté la résolution sur « l’élimination des stéréotypes liés au genre ». Mais rejeté la référence à l’interdiction de la pornographie.
La mobilisation des défenseurs du porno a payé. Les députés européens ont adopté, mardi 12 mars, une résolution sur « l’élimination des stéréotypes liés au genre » dans l’Union européenne. Mais ils ont rejeté un des éléments du texte : son article 17 qui préconisait « l’interdiction de toutes les formes de pornographie dans les médias ».
Cette formule avait déclenché une vive mobilisation en défense du porno sur internet, à l’initiative notamment du Parti pirate, qui voyait là une attaque contre la liberté d’expression. Même si, en tant que résolution, le texte n’a aucune valeur législative (Voir : Fantasmes sur l’interdiction du porno).
La rapporteure du texte, l’eurodéputée néerlandaise Kartika Tamara Liotard, a déploré, lors d’une conférence de presse, la confusion autour du mot « médias », en précisant que « c’était en fait les publicitaires qui étaient visés, et non pas la liberté sur Internet ». De fait, sa proposition de résolution faisait explicitement référence à une précédente résolution votée par le Parlement européen en 1997 sur la discrimination de la femme dans la publicité. Avant l’heure du porno sur internet.
Avant ce vote, Karkita Liotard déplorait l’agitation déployée par le Parti pirate autour de la pornographie, qui « détourne l’attention des vrais problèmes » soulevés par son rapport : « Une femme sur trois dans le monde risque d’être confrontée à la violence ou au viol, les femmes gagnent toujours moins que les hommes et sont plus susceptibles de vieillir dans la pauvreté, les places dans les gouvernements et les postes clés dans les entreprises sont encore largement occupés par des hommes. »
Photo : Kartika Tamara Liotard le 4 février 2013 au Parlement européen. Par GUE/NGL sur Flickr
