Suite à l’engouement suscité par la pétition citoyenne Ma voix, mon choix, lancée en 2024, la Commission européenne va considérer ses revendications. Le texte réclame la mise en place d’une IVG sûre et accessible partout en Europe.

1,2 million. C’est le nombre de signatures récoltées par la pétition de l’initiative citoyenne « Ma voix, mon choix ». Ce mouvement féministe transnational, composé de plusieurs associations, de militantes anonymes et de personnalités publiques européennes, a vu le jour en avril 2024. Le but : garantir un libre accès à l’avortement pour toutes les femmes dans l’Union Européenne. Pour être recevable devant la Commission européenne, la pétition devait atteindre le million de signatures. En France, l’objectif était fixé à 58 320 signatures requises. Objectif largement dépassé !
Garantir l’IVG partout en Europe
Si la « liberté d’avorter » a été inscrite dans la Constitution en France le 8 mars 2024, l’accès à l’avortement reste fragile et limité dans plusieurs pays membres de l’UE. Dans 23 pays de l’UE, les médecins conservent une « clause de conscience », les autorisant donc à choisir de ne pas pratiquer d’IVG. Les exemples d’accès à l’IVG refusés aux femmes sont encore beaucoup trop nombreux. En Pologne, l’IVG est autorisée uniquement en de cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. À Malte, l’IVG était illégale en toute circonstance jusqu’en 2023. Aujourd’hui, elle est autorisée mais les conditions restent extrêmement restrictives. Résultat : plus de 20 millions de femmes n’ont actuellement pas accès à l’IVG dans l’UE.
La pétition citoyenne pressait la Commission européenne de « présenter, dans un esprit de solidarité, une proposition de soutien financier aux États membres qui seraient en mesure de réaliser des interruptions de grossesse pour toute personne en Europe qui n’aurait toujours pas accès à un avortement sans danger et légal ». Un tel dispositif permettrait de prendre en charge l’ensemble des dépenses liées à l’IVG, notamment pour les femmes qui résident dans des pays où son accès est limité. « Il est inacceptable que des femmes meurent encore aujourd’hui […], soient précarisées parce que l’avortement n’est pas gratuit [et] soient obligées de parcourir de longues distances ou de chercher des alternatives dangereuses en raison du manque d’accès à l’avortement », s’indigne Lana Čop, membre de l’Institut 8 mars, organisation slovène qui est à l’origine du mouvement Ma voix, mon choix, comme le rapporte le site TouteL’Europe.eu.
Vers un droit européen à l’IVG ?
En récoltant plus de 1,2 million de signatures en avril 2025, la pétition de Ma voix, mon choix a pu remettre son projet aux instances européennes ce 1er septembre 2025. Sans donner davantage de précisions, la Commission européenne a annoncé, dans un communiqué publié le même jour, qu’elle rencontrera « les organisateurs afin de discuter en détail de cette initiative dans les semaines à venir ». Alors que les attaques anti-avortement se multiplient partout dans le monde, y aura-t-il bientôt un droit européen à l’avortement ? C’est à la Commission européenne de trancher et de décider si elle souhaite transformer cette initiative citoyenne en un acte juridique européen.
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