C’est Orange qui arrive en tête du premier classement de la féminisation des 120 plus grandes entreprises françaises, dévoilé jeudi 17 octobre. Mais il faut surtout en retenir « l’ampleur des progrès à accomplir ».
Quelques bons élèves, mais aucune entreprise réellement paritaire, et un résultat d’ensemble médiocre. Voilà le bilan du premier classement de la féminisation des instances dirigeantes des plus grandes entreprises françaises (cliquez ici pour le télécharger).
Ce palmarès qui prend en compte les entreprises du SBF 120 (les 120 principales entreprises cotées en bourse à Paris) sera dévoilé jeudi 17 septembre à 10h par le ministère des Droits des femmes, dans le cadre de la semaine de l’égalité professionnelle.
Des chiffres sont souvent cités : ceux de la féminisation des Conseils d’administration (CA). C’est dans ces CA que la loi impose des quotas à partir de 2014.
Mais ce classement inédit, établi avec le cabinet Ethic&Board, va bien plus loin : il prend également en compte la part des femmes dans les Comités exécutifs (Comex), les réelles instances de décision, ainsi que dans le « Top 100 » (dans l’ordre hiérarchique de l’entreprise). Au total le classement est établi à partir de 8 indicateurs, pour une note sur 100 points (la note de féminisation des CA et Comex étant les plus importantes, chacune sur 30 points).
Au total, seules 19 entreprises sur 120 obtiennent au moins la moyenne de 50 points. Pas même une sur 6. Et elles sont plus d’un tiers sous la barre des 30 points.
Ce palmarès « révèle l’ampleur des progrès à accomplir », selon le ministère des Droits des femmes, qui le présente comme un outil de « transparence ». Un tableau de déshonneur autant que d’honneur, « visibles par tous, c’est-à-dire par les salariés des entreprises comme par les citoyens ». Et qui sera réactualisé chaque année.
LES RESULTATS
Au palmarès de cette première édition, c’est Orange qui obtient le meilleur score, avec un total de 67 points. L’entreprise de téléphonie ne se distingue pas dans un critère en particulier ; elle compte 30% de femmes dans son CA, 25% dans son Comex, et plusieurs autres font mieux), mais obtient des résultats corrects dans tous les tableaux.
Suivent dans le Top 10 :
- Medica, dont le Comex est paritaire, et à qui échappe la première place faute de données sur la part des femmes dans son Top 100 ;
- Saint Gobain ;
- Virbac
- Publicis Group SA, seule entreprise du CAC 40 à compter un CA paritaire, mais qui ne compte que 16,7% de femmes dans son Comex ;
- Sodexo ;
- Mercialys ;
- Icade, seule entreprise avec Medica à compter un Comex paritaire ;
- Accor ;
- Kering.
A la 19ème place, Aéroport de Paris est la seule entreprise du SBF 120 dont le CA compte autant de femmes que d’hommes… mais elle est une des pires en matière de féminisation du Comex : 8,3%.
Et à la 20ème place on trouve la seule entreprise qui compte une majorité de femmes (58) dans son Top 100 : Ipsos SA. Mais elle n’en compte que 20% dans son Comex.
Du côté des mauvais élèves, ont note par exemple que les femmes ne le valent pas si bien chez L’Oréal. Elles ne sont qu’une sur cinq parmi les décideurs : 20% au Comex, 22 dans le Top 100.
Et plus du tiers du SBF 120 s’appuie sur des Comex exclusivement masculins. C’est le cas de Vinci, chez qui par ailleurs 98 des plus hauts postes sont occupés par des hommes. Eiffage fait à peine mieux : pas de femme au Comex, 4 dans le Top 100.
Photo : Comité exécutif et opérationnel du Groupe Lagardère SCA : 100% masculin.
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