13 % de moins pour les femmes. Et l’index de l’égalité ne s’attaque pas aux causes de cet écart de rémunération.
Salaire médian des cadres : 46.000 euros brut en 2019 pour les femmes, 52.000 euros pour les hommes. Une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée ce mercredi 3 mars note des écarts de salaires entre femmes et hommes identiques à ceux de 2015 : 13% de moins pour elles en moyenne, tous secteurs d’activité, âges et postes confondus. Et à profil et poste comparables ? 7 % en faveur des hommes ! Ainsi, l’index de l’égalité lancé en septembre 2018 pour améliorer la situation des femmes n’a pas produit beaucoup d’effet. (Lire ici)
Normal, ce baromètre de l’égalité professionnelle ne s’attaque pas aux sources du problème. Quelles sont ces sources ? Les explications avancées par l’Apec à la plus faible rémunération des femmes sont toujours les mêmes. : l’écart de salaire est dû aux « différences de profil et d’emploi occupé ».
Les secteurs d’activités vers lesquels s’orientent majoritairement les hommes sont aussi ceux qui paient le plus leurs cadres (informatique ou recherche et développement par exemple). Et inversement, les femmes sont sur-représentées dans des secteurs moins rémunérateurs, comme la santé et le social.
Les femmes cadres sont en moyenne plus jeunes. Elles ne représentent que 31% des cadres de plus de 55 ans, ceux qui se situent dans le haut de la fourchette des rémunérations. Mais plus elles montent dans la hiérarchie, plus le fossé s’agrandit : « En début de carrière, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes cadres est de 4 % à profil équivalent, alors qu’il atteint 12 % chez les cadres de 55 ans et plus » indique l’Apec.
Quel que soit leur âge, les femmes accèdent beaucoup moins souvent à des postes de managers que les hommes. Et c’est le « poids souvent plus important des contraintes familiales » qui est en cause, les femmes cadres étant « plus investies que les hommes dans la sphère familiale et la parentalité » ce qui « impacte plus fortement leur carrière professionnelle » dit l’étude. 14% des femmes cadres âgées de 35 à 54 ans sont à temps partiel, contre 3 % des hommes de la même catégorie d’âge.
L’Apec observe donc une situation qui stagne. Et l’index de l’égalité n’y pourra pas grand-chose. Il n’incite pas les entreprises à valoriser les salaires dans les secteurs d’activités dans lesquels les femmes sont majoritaires. Rien n’est fait pour que le temps partiel ne soit pas considéré par les entreprises comme un renoncement à « faire carrière ». Concernant les incitations à pousser les femmes vers le haut de la hiérarchie, l’objectif est de quatre femmes au moins parmi les dix plus hauts salaires de l’entreprise… mais rien n’est dit sur l’écart entre le premier et le dixième.