Après l’annonce de la liste des nominés aux Oscars outre-Atlantique, la liste française des nommés aux César donne aussi la part belle aux réalisateurs. En moins de 24 heures, on a comme une impression de redite.
Cette année, aucune cinéaste femme n’est présente parmi les cinq prétendants au César du meilleur réalisateur. Et une seule réalisatrice compte parmi les cinq nommés de la catégorie « meilleur film » : Valeria Bruni-Tesdeschi.
Les chances de ses Amandiers sont d’ailleurs en partie lestées par les mises en examen du comédien Sofiane Bennacer, accusé de viols et violences sur ex-conjointes et retiré de la liste des prétendants au meilleur espoir masculin. On ne trouve pas non plus de réalisatrice dans les nominés pour le meilleur film étranger. En revanche elles sont quatre dans la liste des premiers films nominés aux César : Charlotte Le Bon (Falcon Lake), Lise Akoka et Romane Gueret (Les Pires) et Alice Diop (Saint Omer). Dans cette catégorie, les femmes sont beaucoup plus nombreuses : elles sont 55% de réalisatrices pour les premiers films en 2021, contre 20 % en moyenne pour tous les films français. Il n’en demeure pas moins que le cas de l’absence totale de réalisatrices nommées aux César est rare. Selon la journaliste Brigitte Baronnet (AlloCiné) « il faut remonter à l’an 2014 pour retrouver une catégorie meilleure réalisation 100% masculine aux César ».
Oubliées cette année Alice Winocour et Rebecca Zlotowski, dont les deux films ont pour point commun l’actrice Virginie Efira, nommée pour son rôle magnifique dans Revoir Paris. Oubliées aussi Blandine Lenoir, Claire Simon et Mia Hansen Love qui avaient pourtant chacune un beau film sorti cette année, soit Annie Colère, Vous ne désirez que moi et Un beau matin. La parité des votants des César est pourtant bien meilleure qu’aux Etats-Unis. Sur 4 363 membres, il y a 59,5% d’hommes et 40,5% de femmes.
Les deux grands gagnants de la première étape des César sont donc les réalisateurs Dominik Moll (10 nominations pour La Nuit du 12) et Louis Garrel (11 nominations pour L’innocent). Nous avions déjà dit dans ces colonnes tout le bien que l’on pensait de La Nuit du 12, dénonciation de la violence masculine ordinaire à travers une enquête non résolue sur un féminicide. Un film féministe d’un réalisateur que l’on ne peut pas accuser d’opportunisme. C’est déjà ça. La cérémonie aura lieu le 24 février prochain, la liste complète des nominations est ici. Et si vous souhaitez promouvoir des réalisatrices, votez au prix Alice Guy, c’est ouvert jusqu’au 31 janvier !
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