Deux femmes sur 20 ministres contre cinq dans le gouvernement précédent… Le Japon envoie un mauvais signal.
La perspective de voir un jour un gouvernement comptant autant de femmes que d’hommes s’éloigne encore au Japon. Le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba a nommé mardi deux femmes parmi les 19 ministres composant son gouvernement. C’est moins que le gouvernement précédent qui en comptait cinq seulement.
Et, bien sûr, les postes qui sont confiés aux deux femmes ne sont pas considérés comme les plus importants. Junko Mihara est responsable des politiques relatives aux enfants et Toshiko Abe est chargée de l’éducation.
« Les femmes sont peu représentées dans la politique et les affaires au Japon, et la quatrième économie mondiale n’a jamais eu de femme Premier ministre » rappelle le Japan Times.
Shigeru Ishiba vient d’être élu à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), au pouvoir quasiment sans interruption au Japon depuis 1955.
118ème sur 146
Dans le classement 2024 du Forum économique mondial sur les inégalités entre les sexes, le Japon pointe à la 118e position sur 146 nations, ce qui représente certes une amélioration par rapport à la 125e place occupée un an plus tôt, mais le Japon affiche le plus faible score au sein du G7, le Groupe des Sept pays les plus riches.
Ce mauvais classement est dû à la faiblesse des efforts du gouvernement et des entreprises pour respecter les objectifs et les plans qu’ils s’imposent pour augmenter le nombre de femmes aux postes de direction. En 2018 le Japon avait adopté une loi visant à accroître la présence des femmes en politique… Sans effet. Les femmes sont également peu représentées dans les assemblées locales, où elles ne représentent que 15,1% des élus en 2021.
L’année dernière, quand le prédécesseur de Mr Ishiba, Fumio Kishida, avait nommé cinq femmes à son cabinet, c’était un record pour le Japon. Mieux : une femme, Yoko Kamikawa était ministre des affaires étrangères.
Le gouvernement de Kishida avait également adopté des lois visant à augmenter le nombre de femmes dans les conseils d’administration des entreprises… Las, les progrès s’arrêtent.
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