La consultation publique sur l’opportunité de quotas pour féminiser les instances dirigeantes des entreprises dans l’Union européenne vient de s’achever. Les socialistes européens appellent désormais la Commission à agir avant la fin de l’année.
Le Parti socialiste européen (PSE) appelle la Commission européenne à ne pas perdre de temps pour imposer des quotas de genre dans les Conseils d’administration (CA) des grandes compagnies de l’Union. « Le temps des excuses et des délais est terminé » ; il faut agir de manière « forte et rapide », souligne Zita Gurmai, la présidente du PES, qui regroupe les partis socialistes de l’Union.
Le 5 mars, la Commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, avait annoncé le lancement d’une consultation publique sur la question. Cette consultation s’est achevée le 28 mai. Le PSE appelle désormais la Commission à présenter « des propositions concrètes, c’est à dire des mesures législatives et des sanctions concrètes », au plus tard la fin de cette année 2012.
Cette consultation était dénoncée par certain-e-s comme une volonté de gagner du temps. En juillet 2010, en effet, Viviane Reding menaçait de prendre des mesures d’ici mars 2012… A cette date, la part des femmes dans les CA des grandes entreprises en Europe atteignait 13,7%. « A ce rythme, il faudrait plus de 40 ans pour atteindre un équilibre entre sexes », reconnaissait la Commissaire européenne.
« Nous devons apprendre de pays comme la Norvège, la Belgique et la France, où un équilibre de la carotte et du bâton a abouti à des résultats positifs », insiste Zita Gurmai.
La Norvège a été le premier pays à instaurer un tel système de quotas en 2003 – et à inclure, en 2005, la menace de dissolution de la compagnie. Résultat : aujourd’hui, tous les CA des grandes entreprises norvégiennes comptent au moins 40% de femmes. La France, qui a légiféré en 2011, a connu la progression la plus spectaculaire en Europe et vient de dépasser les 21% de femmes dans les CA des entreprises cotées au CAC 40. Deux d’entre elles, EADS (qui vient de renouveler, ce 31 mai, un CA 100% masculin) et STMicroelectronics, restent fermées aux administratrices.