Pour la première fois, les États-Unis ont perdu leur première place, détrônés par la France. Dans quel domaine ? Celui de la présence de femmes dans les conseils d’administration des plus grandes sociétés.
Avec un quart d’administratrices dans ses grandes entreprises, la France surclasse désormais les États-Unis, leader historique de la féminisation des conseils d’administration (CA). C’est le Corporate Women Directors International (CWDI), un centre de réflexion de Washington, qui fait ce constat dans une étude publiée le 22 février (ici en anglais).
Dans les 200 plus grandes entreprises mondiales, le ‘Global 200’ listé par le magazine Fortune, la France place 17 sociétés, qui comptent en moyenne 25,1% de femmes dans leur CA, contre 20,9% pour les entreprises US (voir tableau ci-dessous).
« Les pays qui ont mis en place des quotas de femmes dirigeants font bien mieux que les autres », constate l’étude. Dans les 34 sociétés du ‘Fortune Global 200′ basées dans des pays de quotas, la part de femmes dans les CA s’élève à 18,9%. Contre 15% pour la moyenne globale.
C’est toutefois un américain, Procter and Gamble, qui compte encore le plus fort pourcentage de femmes dirigeantes : 5 sur 11, soit plus de 45%. Deux banques françaises pointent à égalité à la troisième place : BNP Paribas et Société Générale, avec 6 femmes dans un CA de 16 membres.
Mais attention à ne pas se reposer sur ses lauriers : c’est le message que faisait passer, en substance, Marie-Jo Zimmermann deux semaines plus tôt (Voir : Quotas dans les CA : de la prise de conscience à la mauvaise conscience ?). La députée à l’initiative de la loi sur les quotas en France remarquait que si les progrès sont en effet visibles dans les plus grandes sociétés, les plus petites ont encore des efforts à faire pour féminiser leur CA. Par ailleurs, les obligations imposées aux CA n’ont pas eu d’effet sur les instances exécutives des entreprises.
C’est aussi ce que faisaient remarquer d’autres récentes études. En Europe, les femmes accèdent plus difficilement aux postes d’administrateurs exécutifs (où elles ne sont que 10 %), qu’au poste d’administrateur non exécutif où elles sont 17 % en moyenne, notait la Commission européenne en janvier (Voir : La lente féminisation des CA se poursuit en Europe). « Le vrai sujet pour la promotion de la diversité concerne la façon de favoriser l’accès à davantage de femmes à des postes de direction exécutifs », concluait quelques jours plus tôt un think tank britannique (Voir : Quotas dans les CA : le risque du « paravent »).
Source : CWDI