Julien Aubert refuse de dire « madame La ministre » à Barbara Pompili qui l’appelle monsieur LA raporteur ». Et la présidente de séance sermonne la ministre !
Julien Aubert est un récidiviste. Il s’obstine à refuser de féminiser les plus hautes fonctions. Dernier épisode, le 7 octobre dernier. Le député LR du Vaucluse est alors rapporteur d’une proposition de loi visant à «raisonner le développement éolien. » Et, s’adressant à Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, il ne cesse de répéter « Madame LE ministre ». Agacée, la ministre, en lui répondant, s’adresse à « monsieur LA rapporteur».
Mais c’est elle qui reçoit un sermon de la présidente de séance, la députée LR Annie Genevard. « Madame la ministre s’il vous plaît ! Permettez-moi de vous dire que quand Julien Aubert dit madame le ministre, on peut en penser ce qu’on veut, mais c’est conforme à la langue française. Lorsque vous dites monsieur la rapporteure, c’est une provocation et je ne veux pas la laisser passer » affirme-t-elle raide sur le perchoir. Elle a tort sur le fond mais elle continue le sermon quand Barbara Pompili lui répond : « Je demande de manière très claire à être appelée ‘madame la ministre’. Si monsieur le député ne respecte pas cela, il sera appelé ‘monsieur la rapporteur’ et j’en prends la pleine responsabilité. » Annie Genevard l’accuse de « tordre les usages.»
Justement, depuis peu, de nouveaux usages s’installent dans le milieu politique. La bataille a été rude dans l’Hémicycle et avec l’Académie Française mais celle-ci a fini par admettre la féminisation des noms de fonction et le règlement de l’Assemblée stipule que « les fonctions exercées au sein de l’Assemblée sont mentionnées avec la marque du genre commandée par la personne concernée »
Mais dans les rangs du parti Les Républicains on ne l’entend toujours pas de cette oreille. Julien Aubert est toujours meneur de la croisade contre la féminisation des noms de fonction. Il a même été sanctionné financièrement en 2014
Lire : « MADAME LE PRÉSIDENT » : SANCTION CONFIRMÉE POUR JULIEN AUBERT
Mais des parlementaires de droite volaient à son secours protestant, dans une tribune publiée par le Figaro, contre ce qu’ils appelaient « la police de la pensée » et posant un « ultimatum » pour « Madame LE président au président de l’Assemblée nationale»
Lire : « MADAME LE PRÉSIDENT », 140 DÉPUTÉS FONT LA POLICE DU FÉMINISME
En 2017 nouvelle bronca de conservateurs à l’assemblée pour s’opposer à la féminisation des titres
Lire : « MADAME LA PRÉSIDENTE » NE PASSE TOUJOURS PAS À DROITE
Visiblement , en 2021, la féminisation des titres et fonctions -et probablement la féminisation des fonctions elles-mêmes- pose problème à la droite.
https://twitter.com/LCP/status/1446171136971190282
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