Alors qu’une femme sur dix est atteinte d’endométriose, cette maladie gynécologique reste méconnue et mal traitée. Pour sortir les femmes de l’errance médicale, plusieurs hôpitaux de jour spécialisés ont vu le jour. Une prise de conscience s’amorce.

L’endométriose commence à être prise au sérieux. Le 3 septembre 2025, l’hôpital de Périgueux va ouvrir un hôpital de jour consacré uniquement à la prise en charge de l’endométriose. Si c’est une première en Dordogne, ce n’est pas le premier centre de ce genre à voir le jour en France. Déjà en Bourgogne, en Moselle ou encore au Pays Basque, des structures similaires sont accessibles depuis plusieurs mois.
Une femme sur dix touchée par l’endométriose
En 2022, Emmanuel Macron brisait le silence politique autour de l’endométriose et annonçait la mise en place d’une stratégie nationale de lutte. Cette maladie gynécologique est pour la première fois considérée comme un enjeu de santé publique alors qu’une femme sur dix dans le monde en souffre. Malgré ces annonces prometteuses, l’endométriose reste, encore aujourd’hui, sous-diagnostiquée et sans solution thérapeutique. Il faut en moyenne sept ans pour la diagnostiquer, comme l’évalue l’enquête EndoVie menée par IPSOS, Gedeon Richter et EndoFrance publiée en 2020.
L’endométriose est longtemps passée sous les radars du corps médical. Cette maladie, qui entraîne des douleurs très invalidantes, a été très bien décrite dès 1860. Mais elle n’est entrée officiellement dans le programme des études de médecine qu’en 2020. Pourquoi ? Avoir mal pendant ses règles est, encore aujourd’hui, banalisé. Les femmes, presque culpabilisées de s’en plaindre, se retrouvent démunies et seules face à leurs douleurs. L’endométriose désigne la présence anormale de tissus semblables à la muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus. Ces tissus peuvent être présents sur les ovaires, les trompes, les ligaments utérins, la paroi du rectum et du vagin, la vessie et même jusque sur le péritoine, cette membrane qui recouvre la cavité abdominale et les organes qui y sont contenus.
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) indique que la grande majorité des cas sont observés chez des femmes âgées de 25 à 49 ans (68,3 %), contre moins de 4 % chez les femmes de moins de 25 ans et 27,8 % chez celles de plus de 50 ans. Si l’endométriose touche avant tout des femmes en âge de procréer, elle est très souvent la cause d’une infertilité.
Arrêter de banaliser les douleurs des femmes
Le spectre des symptômes de l’endométriose est largement sous-estimé. Résultat : il n’existe aucun traitement spécifique. Un manque symptomatique d’une méconnaissance des spécificités de la santé des femmes.
Mieux connaître les causes, les effets et les risques de l’endométriose, c’est l’ambition de l’hôpital de jour qui va ouvrir ses portes le 3 septembre prochain à Périgueux. Sur place, les patientes atteintes d’endométriose pourront consulter des gynécologues ainsi que des kinésithérapeutes, des psychologues et des nutritionnistes.
Déjà en 2018, l’hôpital de Mercy, à Metz, proposait un service de consultations spécialisées. Depuis septembre 2024, un accueil en hôpital de jour est désormais accessible et est sollicité par une quarantaine de patientes chaque semaine, rapporte France Bleu. C’est aussi le cas du CHU d’Angers, ouvert depuis février 2025. Sur place, gynécologues, médecin spécialiste de la douleur, diététiciens, kinésithérapeutes et psychologues accueillent les patientes. Le centre prévoit 360 prises en charge annuelles, rapporte le journal Ouest France. Sur la Côte Basque, à l’hôpital de Bayonne, les patientes peuvent, une fois par mois, être reçues sur rendez-vous par quatre médecins (généraliste, gynécologue, chirurgienne gynécologique et psychologue) qui se relaient. En Bourgogne, après le CHU de Besançon, c’est au tour du centre hospitalier de Châtillon-sur-Seine d’ouvrir un service dédié à l’endométriose.
Ces premières initiatives, qui fleurissent un peu partout sur le territoire, offrent une lueur d’espoir aux nombreuses femmes qui souffrent de ce mal aussi répandu que méconnu.
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