Au Brésil, l’équipe professionnelle de basket-ball Fortaleza Basquete Cearense va être entrainée par Jelena Todorovic, première femme à occuper ce poste dans le pays. Progressivement, les femmes gagnent du terrain dans le monde, encore sexiste, du sport.

Nouveau plafond de verre brisé ! À 31 ans, Jelena Todorovic vient d’être nommée entraîneuse de Fortaleza Basquete Cearense, une équipe masculine de basket-ball de haut niveau. Une première au Brésil, où cette configuration n’avait jamais eu lieu. Après avoir fait ses armes au club de basket turc Fenerbahçe, en Australie ou encore en équipe nationale grecque, l’entraineuse Serbo-Australienne Jelena Todorovic s’apprête à faire briller l’équipe brésilienne Fortaleza Basquete Cearense. Elle a également été « coach de développement personnel » pour Giannis Antetokounmpo, star de la NBA, ainsi que pour les joueurs Patty Mills, Josh Giddey et Nick Calathes.
Avec cette nouvelle nomination, elle devient la deuxième plus jeune coach de l’histoire de la NBB, le grand championnat de basket au Brésil, mais surtout la première femme à entraîner une équipe masculine brésilienne.
« J’ai travaillé dur »
« Pour moi, le métier d’entraîneur n’est pas réservé aux hommes ou aux femmes ; il s’agit d’être la personne idéale pour ce poste. Et j’ai travaillé dur pour devenir cette personne », insiste Jelena Todorovic après sa nomination au poste d’entraîneuse de l’équipe brésilienne.
Au Brésil, comme ailleurs, la profession d’entraîneur reste majoritairement masculine. Si davantage d’hommes entraînent des équipes féminines ou des sportives, rares sont les femmes qui entraînent des athlètes hommes. Déjà pendant les Jeux Olympiques de Paris en 2024, qui se félicitaient d’avoir autant d’athlètes hommes que femmes, la parité était loin d’être atteinte du côté de la gouvernance du sport. Si le comité d’organisation des Jeux de Paris était dirigé par trois hommes, il n’y avait déjà que 13% de femmes coaches aux JO-2020 de Tokyo et 10% aux Jeux d’hiver de Pékin en 2022, contre 11% à Rio-2016 et 9% à Pyeongchang-2018. (Lire : Match nul pour les JO et la parité)
Même lorsqu’elles parviennent à s’imposer, les entraineuses deviennent la cible d’attaques sexistes. Elles sont régulièrement tenues responsables lors d’une défaite de l’équipe de joueurs ou de l’athlète masculin qu’elles entraînent, comme si le fait qu’elles soient des femmes était à l’origine de la mauvaise performance sportive. Les exemples sont pléthores. En 2016, un match de foot oppose Clermont Ferrand, entrainé par Corinne Diacre, première femme à entraîner une équipe de foot professionnelle masculine en France, au Paris FC, entrainé par Jean-Luc Vasseur. Ce dernier lance à l’adjoint de l’entraîneuse : « T’as raison, cache-toi derrière une gonzesse ! ». Amélie Mauresmo, ex-N.1 mondiale du tennis et entraîneuse d’Andy Murray de 2014 à 2016, a, elle aussi, essuyé son lot de critiques sexistes. En 2020, le joueur écossait confiait au quotidien suisse Le Temps : « Avant, c’était toujours moi le problème, et c’est à moi que les critiques étaient adressées en cas de défaite. Avec Amélie, les questions que l’on me posait la plupart du temps si je perdais un match concernaient notre relation. Je n’avais jamais été confronté à cela ».
Fière d’avoir brisé un nouveau plafond de verre dans le milieu sportif brésilien, Jelena Todorovic voit sa nomination comme une lueur d’espoir pour les femmes : « À mes débuts, peu de modèles me ressemblaient. C’est pourquoi j’assume cette responsabilité avec fierté. Si mon parcours peut montrer ne serait-ce qu’à une seule jeune fille que son rêve est réalisable, qu’il vaut la peine de se battre, alors j’ai déjà gagné ». Si elles ont longtemps été des exceptions ou bien nommées temporairement ou seulement en temps de crise, les entraîneuses commencent à s’imposer.
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