Certaines, comme Marine Tondelier ou Clémence Guetté, ont balancé des « punchlines » mémorables. Mais sur les réseaux sociaux et au contact des citoyen.nes, elles étaient nombreuses à s’activer pour faire barrage à l’extrême droite lors des élections législatives.
Est-ce parce que le danger de voir arriver l’extrême droite au pouvoir est plus grand pour les femmes ? Elles ont été nombreuses à se donner à fond pendant quatre semaines pour entraîner un mouvement qui ne s’est manifestement pas arrêté le 7 juillet au soir.
Des réseaux sociaux au porte à porte, des militantes féministes ont propagé un élan à gauche sur le terrain. Et à la fin, s’est confirmé « le fossé idéologique » déjà observé entre femmes et hommes dans les plus jeunes générations (lire : Génération Z : hommes conservateurs, femmes progressistes). Elles ont, moins que les hommes, voté pour le RN. Et parmi les moins de 35 ans, 49,5% de femmes ont voté pour le Nouveau Front populaire contre 37% des hommes selon Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la sociologie électorale, interviewée par Libération.
Peur et action
« J’ai l’impression qu’on m’a volé quatre semaines de ma vie » a regretté Salomé Saqué au micro de France Inter le 8 juillet au lendemain des élections législatives qui ont écarté l’extrême droite… tout en mettant en garde contre l’endormissement qui peut remettre en péril la démocratie.
Depuis le 9 juin, bien des femmes engagées ont dit être en apnée. Alors qu’elles pensaient s’acheminer vers les vacances d’été, début juin, elles ont abattu un travail militant colossal.
Les plus aguerries des militantes féministes étaient à la manœuvre pour encourager et donner des outils aux innombrables bonnes volontés qui se manifestaient. Séances de formation des militant.es en visioconférence, organisation des tractages et rencontres multiples dans toute la France… Caroline de Haas a mobilisé ses réseaux avec ceux d’autres amies féministes comme Rose Lamy. Beaucoup d’initiatives se sont croisées, ces femmes engagées s’appuyant les unes sur les autres. La militante écologiste Camille Etienne (ci-dessous) a construit ses discours avec le soutien des économistes Julia Cagé ou de la prix Nobel Esther Duflo. Même si beaucoup d’hommes participaient à ces mobilisations, des femmes étaient à la manoeuvre.
Punchlines à la télévision
D’autres femmes, plus visibles, ont réussi à s’imposer sur les grandes chaînes de télévision. Mais ça n’a pas été simple. Marine Tondelier, qui était l’une des dirigeantes des quatre formations politiques du Nouveau Front Populaire a regretté de ne pas avoir pu débattre avec ses opposants.
Lire : Marine Tondelier défie Jordan Bardella et d’autres hommes politiques
Clémence Guetté, députée du Val-de-Marne, a aussi regretté qu’il y ait trop d’hommes dans les médias à l’occasion de cette campagne lors d’une soirée sur France2 le 4 juillet.
Une fois en piste, elles se sont révélées redoutables face à des hommes qui les prenaient de haut.
Après les résultats du 2ème tour, face au représentant du RN Jean-Philippe Tanguy, Marine Tondelier n’a rien laissé passer.
Face à Clémence Guetté, deux vieux habitués des soirées télévisées ont perdu leur nerfs et parlé de « dicture » quand elle tentait d’expliquer le programme économique du Nouveau Front Populaire.
Jean-François Copé d’abord, représentant de la droite.
Puis l’éditorialiste Franz-Olivier Giesbert lui a carrément hurlé dessus…
Il va falloir que ces messieurs s’habituent car les militantes, qui ont réussi une mobilisation en un temps record, n’ont pas l’intention de rentrer sagement à la maison. Ils ne les ont pas vues venir mais elles avaient déjà pas mal d’entraînement.
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