Sur son blog, l’économiste Jean Gadrey prolonge le débat sur la tentative de l’Insee de valoriser le travail domestique.
Dans une étude publiée le 22 novembre, l’Insee s’attachait à calculer la valeur que l’on pourrait accorder au travail domestique, s’il était pris en compte comme un travail rémunéré. Et concluait qu’il équivaudrait en moyenne à un tiers du PIB. Un rapport que l’économiste met en relation avec un autre chiffre : selon la même étude de l’Insee, les Français (et surtout les Françaises) consacrent dans l’année 60 milliards d’heures aux tâches domestiques. Ce qui représente « 160 % du volume national d’heures de travail rémunéré », remarque Jean Gadrey. Qui interroge alors : « Cela ne vous fait pas sauter, vous, un travail qui représente 160 % du temps total de travail rémunéré et qui n’est évalué qu’à 33 % du PIB ? »
La principale raison de ce hiatus, observe l’économiste, est que l’Insee utilise le Smic, « soit le plus bas salaire possible », pour fixer une valeur à ces tâches domestiques. Et Jean Gadrey d’en conclure : « Si vraiment l’objectif est de faire reconnaître l’importance et le rôle social éminent du travail domestique, c’est loupé. Ce n’est pas une valorisation, c’est de la dévalorisation de grande ampleur ! »
PIB, croissance, bien-être… retrouvez notre dossier : « Qu’est-ce que la richesse ? »