Après une longue action en justice, près de 3000 salariées de la banque d’affaires étatsunienne recevront une réparation pour plusieurs années de discriminations.
Etats-Unis. A l’approche de la date du procès, prévu le 5 juin, devant le tribunal de New-York , les parties ont trouvé un accord. Goldman Sachs a accepté de payer 215 millions de dollars pour mettre fin à une class action -action collective- de longue date, indique un communiqué commun de la grande banque d’affaires et des plaignantes.
Cette class action dénonçait des discriminations contre les femmes et des préjugés généralisés ayant un impact sur les différences de rémunérations et de promotions entre femmes et hommes. Les plaignantes accusaient Goldman Sachs de payer systématiquement les femmes moins que les hommes et de tourner leurs évaluations de performance de telle façon que leur progression de carrière s’en trouvaient entravée.
La class action, avait été lancée en 2018, après plusieurs actions en justice, par environ 1.000 femmes cadres et ex-employées. Une première plainte avait été déposée en 2010 et concernait des femmes qui avaient commencé à travailler pour la société dès 2002.
L’accord trouvé va bénéficier à environ 2.800 salariées ayant occupé notamment des postes d’associées et de vice-présidentes, à New York de juillet 2002 à fin mars 2023, et ailleurs aux Etats-Unis entre septembre 2004 et fin mars 2023, selon le communiqué (Goldman Sachs comptait 45.500 personnes au 31 mars).
L’accord prévoit également que Goldman Sachs engage des expert.es indépendant.es pour mener des analyses supplémentaires sur l’évaluation des performances et les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes.
« Après plus d’une décennie de litiges vigoureux, les deux parties ont accepté de résoudre cette affaire. Nous continuerons à nous concentrer sur notre personnel, nos clients et nos activités », a déclaré Jacqueline Arthur, responsable mondiale de la gestion du capital humain chez Goldman Sachs.
Kelly Dermody, l’une des avocates des plaignantes, a estimé que « l’accord prévoyait des recouvrements substantiels et certains pour tous les membres de la classe et qu’il faisait progresser l’égalité des sexes chez Goldman ».
En France, après la loi autorisant une certaine forme de class actions, une première action en justice a été lancée en 2019.
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Au-delà de la lutte contre les discriminations salariales, une nouvelle revendication se fait jour pour en finir avec les inégalités : revoir les règles écrites et surtout non écrites de progression dans l’entreprise. Vaste programme ! lire : Mixité au sommet : transformer les femmes ou transformer l’exercice du pouvoir ?
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