Créé en 2018 pour lutter contre les inégalités dans le secteur des start’up de la tech, le collectif SISTA fait bouger les mentalités et accompagne les créatrices d’entreprises. Elles seront 21 dans la promotion 2024. Jusqu’ici, Sista a accompagné 120 femmes pour lever plus de 120 millions d’euros.
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SISTA Entrepreneures x AXA : un accompagnement de 21 entrepreneuses de la tech en 2024
Le collectif We are Sista a présenté la nouvelle « promotion SISTA Entrepreneures x AXA » en début de semaine. Une promotion de 21 créatrices d’entreprises qui seront accompagnées pour aller chercher des fonds. « Durant 6 mois, elles bénéficieront d’un accompagnement aux petits oignons et de rencontres privilégiées avec des investisseur·es de notre réseau pour accélérer l’activité de leurs startups respectives » annonce Sista sur son site.
Le programme comprend des formations sur le financement et la levée de fonds réalisées par des experts et des entrepreneures, une “Fundraising Track” pour un suivi des investissements, ainsi que des contacts pour répondre à diverses questions juridiques ou aider à la gestion du stress.
AXA pour l’égalité femmes-hommes et pour l’innovation entrepreneuriale
La nouvelle promotion est parrainée par Guillaume Borie, Directeur Général d’AXA France, après le marrainage de Stéphane Pallez, Présidente de La Française des Jeux en 2022-2023.
Axa inscrit cette action dans sa politique égalité femmes-hommes : « Nous rappelons notre engagement envers des sujets essentiels comme la défense de l’égalité des genres, la valorisation de l’innovation et la collaboration fructueuse entre les grandes entreprises et les start-ups. Nous avons la conviction que le développement de talents féminins dans des domaines tels que la technologie et l’entrepreneuriat ne peut qu’apporter des bénéfices pour la société. » assure Guillaume Borie.
A ses côtés, les femmes d’AXA sont largement mobilisées pour faire vivre le partenariat. Qu’elle soient comme Kirsty Leivers et Anne-Lise Chevillard, en charge des politiques égalité, ou dirigeantes d’entités opérationnelles comme Corinne Calendini, Directrice Générale Axa Epargne Retraite et Prévoyance individuelle, Valérie Callen, Directrice Générale Réseau des agents généraux France, Diane Milleron Deperrois, Directrice Générale Axa Santé et Collectivités, Chafika Chettaoui, Chief Data Officer, Katell Clere, Directrice Technique Innovation Axa Santé.
La nouvelle promotion 2024
Les membres de la nouvelle promotion développent des start’up, dans des domaines très variés :
- La finance : Omedom (Coline Sinquin), Solal tech (Flora MINAIRE), Welcome Account (Caroline Span), Frak Lab (Virginie Maire)
- L’investissement durable : erable (Anaïs Bouchet)
- L’investissement par les femmes : My Fenix (Erell Tassin)
- L’IA pour sécuriser les transactions de la blockchain : Nefture ( Wafae Kerchi)
- L’éducation : SoftKids (Solenne Bocquillon- Le Goaziou)
- L’IA au service du droit : Ordalie (Léa Fleury)
- L’IA au service de la prise de notes : Seedext (Ines Besbes)
- La sécurisation de l’accès des enfants à internet : Opale.io (Camille Nkodia)
- La santé : Gapianne (Marine Boucherit et Jennifer Mouillot), Innovhem (Marie Cambot) Panntherapi ( Elsa Brillaud)
- La fabrication de matériel médical : Arterya (Lucie Derly)
- La greentech : Camille Nkodia Issenmann), Ceercle (Marie de Conihout)
- La RSE : Sustain Soft (Christelle Belin), Kiosk (Léa Caen)
- L’IA pour l’expertise des automobiles : Tchek.ai (Lea Chevry)
- L’optimisation logistique :Altaroad (Cécile Villette)
Ce soutien à des créatrices d’entreprises est indispensable pour un jour parvenir à instaurer la parité au sommet des entreprises.
Partager le pouvoir
La décennie 2011-2021 a été celle de deux lois qui ont marqué un tournant pour la parité dans les organes de gouvernance des grandes entreprises, la Loi Copé-Zimmermann pour les Conseils d’administration et la Loi Rixain pour les Comex. Une nouvelle exigence de transparence est apparue avec l’index égalité, notamment.
Mais force est de constater que cela ne « ruisselle » pas, et les entreprises et domaines non contraints par ces deux textes restent des territoires où règnent les inégalités entre femmes et hommes et absence de parité.
C’est le cas de la tech et de son écosystème des start’up. Les femmes subissent une double peine. Elles sont minoritaires car 30% de femmes seulement optent pour des diplômes scientifiques. Et elles font face à un mur invisible pour se financer. L’accès aux fonds est le nerf de la guerre pour les start’up. Or les investisseurs et le private equity sont largement masculins et misent sur des hommes entrepreneurs.
Sista aux manettes
C’est pour lutter contre ces blocages que Tatiana Jama, Céline Lazorthe et Valentine de Lasteyrie, elles-mêmes entrepreneures, ont crée le collectif Sita en 2018, soutenues par des femmes dirigeantes influentes dans l’écosystème : Nathalie Balla dirigeante de La Redoute, Mercédès Erra, Présidente d’HAVAS notamment. Et depuis, elles n’ont pas chômé.
Outre l’accompagnement des entrepreneures, Sista mène la bataille sur le plan culturel. Un soft power à l’adresse des pouvoirs publics, des investisseurs et des grandes entreprises.
En 2019, l’association réalisait une campagne qui interpellait : « Pour lever des fonds faut-il devenir un homme ? » Pour illustrer la question deux photos : le visage d’une entrepreneure et, à côté, la même photo transformée en visage d’homme. (Lire : Puisqu’il faut être un homme pour lever des fonds…)
Ses études réalisées avec le BCG et le CNNum révèlent la réalité chiffrée des inégalités dans le secteur : ainsi la parité dans la French Tech (Next 40 et FrenchTech 120) n’est pas meilleure que celle du CAC 40, elle est même pire concernant les postes de CEO dans le Next 40 : 0% de femmes en 2022.
En 2022, SISTA orchestre la campagne de communication #sijetaiselle et fait le buzz. Huit hommes dirigeants étaient interviewés et répondent à des questions habituellement posées aux femmes dirigeantes par la presse. Lire : « C’est quoi votre morning routine ?… » Les questions qui tuent les carrières des femmes.
Sista a encore du pain sur la planche. Quelques récentes images à Davos et dans plusieurs événements consacrés à la high tech oublient les femmes.
Le soutien des entreprises aux organisations de femmes telles que SISTA, Digital Ladies and Allies, Femmes ingénieures, Women in tech, entre autres, est indispensable. Les entreprises ont tout à y gagner. Elle ne peuvent plus s’y soustraire, au risque contrevenir à la loi et de perdre leur attractivité auprès des femmes.
Pour former les dirigeantes de demain, la parité dans les formations scientifiques et dans les écoles de commerce est aussi une bataille. Le recul récent de la part des jeunes filles dans les classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques et économiques, en particulier inquiète. Le retour de l’enseignement des mathématiques obligatoire au lycée est de bon augure mais un fossé s’est à nouveau creusé (lire : RETOUR DES MATHÉMATIQUES OBLIGATOIRES AU LYCÉE : BON POUR LES FILLES).
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