27,6 % des femmes et 24,8 % des hommes sont diplômé.es de l’enseignement supérieur. Le salaire en équivalent temps plein des femmes est inférieur de 15,6 % à celui des hommes.
Pour les femmes, les diplômes ne paient pas… Ou bien moins que pour les hommes. L’Insee vient de publier son tableau de bord des conditions de vie et société sur la thématique de l’égalité femmes – hommes en 2021. L’institut de statistiques met notamment en exergue deux séries de chiffres : les premiers comparent les niveaux de diplômes et les seconds le statut professionnel.
« Les femmes âgées de 25 à 64 ans sont plus diplômées que les hommes : 62,0 % d’entre elles ont au moins le baccalauréat, soit 6,5 points de plus que leurs homologues masculins. 27,6 % des femmes sont titulaires d’un diplôme de niveau Bac + 3 ou supérieur, contre 24,8 % des hommes. »
Cette plus grande réussite dans les études n’est pas payante dans la vie professionnelle. En 2021, la part des cadres est plus élevée chez les hommes (24,3 %) que chez les femmes (18,7 %). Et les femmes sont 28,0 % à travailler à temps partiel : c’est 3,4 fois plus que les hommes. 41,1 % des femmes en emploi occupent des postes d’employées, contre 11,9 % des hommes. Ces derniers sont quant à eux plus souvent ouvriers (30,0 % contre 7,7 %).
Les métiers exercés par les hommes sont plus rémunérateurs et les femmes ont moins souvent accès aux postes les mieux payés. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur sont plus souvent orientées vers des carrières dans le domaine médico-social ou médical et les sciences humaines. Les métiers du service et du soin dans lesquels se concentre l’emploi des femmes paient moins que ceux de l’industrie où s’orientent les hommes.
Le salaire en équivalent temps plein des femmes reste inférieur de 15,6 % à celui des hommes. Et plus on monte les marches de la hiérarchie plus l’écart de salaire s’élève. Cet écart est notamment de 17,0 % en défaveur des femmes en moyenne chez les cadres.
Et on sait que les filles ont plus de mal que les garçons à obtenir ces diplômes. Elles sont parfois bloquées à l’entrée des écoles les plus prestigieuses. Une expérience observée pendant la pandémie montrait que lors des épreuves orales d’entrée dans certaines écoles, les examinateurs avaient tendance à se montrer très conciliants avec les garçons dans les filières où il y avait beaucoup de filles mais ne faisaient pas preuve de la même mansuétude avec les filles dans les filières où les garçons étaient dominants.
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Et en amont de ces épreuves d’entrées dans les grandes écoles, les filles sont souvent bloquées par une série interminable de stéréotypes.
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En outre, il faut ajouter que les femmes accomplissent beaucoup plus de travail domestique et familial non rémunéré que les hommes… ce qui, en plus, pénalise leurs carrières. Et la politique économique entretient cette injustice.
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